Petites pensées personnelles à J+15

(écrit le 14/05/2018)

On a tellement pensé notre voyage ainsi que notre façon de voyager que ces 2 premières semaines sont frustrantes.
En effet, même s’il est vrai que la météo n’aide pas sur certains points, j’avais espérer accéder à plus de liberté quant aux bivouac du soir.
Je pensais naïvement que ce serait simple de planter la tente dans un sous bois, ou un champ, de profiter de la nature environnante.
La première semaine de notre voyage a été pensée « aléa » météorologique et du coup, nous savions bien que nous pourrions nous tester uniquement après.
Malgré tout, cette deuxième semaine me montre qu’il est compliqué de se libérer de la « protection » facile que nous offre le chemin. En effet les Warmshowers, les campings, et autres solutions sont présentes tout autour de nous au moindre coup dur.
Quand le temps n’est pas au beau, on a cédé à cette « facilité ».

Même si sur la deuxième semaine nous ne savions pas le matin même où nous allions nous arrêter, nous avons aussi cédé à cette facilité.
Cette « obligation » de camper le soir (quand on est attendu, ou qu’on a réservé) nous bloque tout de même sur le côté scolaire car il n’y a pas de secret, pour avancer, il faut pédaler et donc les arrêts ne sont pas interminables et le premier « truc » qui saute c’est l’école. Car non seulement les premières sessions sont « conflictuelles » et qui plus est, les enfants ont besoin de dépense physique. On a oublié notre principe de départ qui était de nous calquer sur le rythme scolaire car c’est impossible. On va donc oublier le concept de vacances d’été et continuer au jour le jour à avancer sur le programme pour tenter de se donner de la régularité et ne pas perdre de temps.
D’un autre côté, nous sommes encore en France et voulons absolument passer à l’étranger pour donner enfin l’exotisme au périple.
Tout ces facteurs se mélangent et nous donnent envie d’avancer …

A deux reprises, nous avons refusé des invitations à cause de notre « planning ». Un pique-nique chez une dame qui n’était pas sur notre route et une invitation à planter la tente chez une autre dame qui voulait nous connaître mieux. Si nous avions accepté, les personnes qui comptaient sur nous le soir auraient été déçues certainement. D’un autre côté, nous souhaitons ce genre de chose pendant notre voyage, des invitations spontanées, des chemins qui se croisent par « coïncidences » et de belles rencontrent.

Finalement, j’ai l’impression qu’on est à deux doigts seulement de ce que l’on veut. Malgré tout nous n’arrivons pas à lâcher prise sur les points d’hébergement et le rythme kilométrique pour y accéder.
J’espère qu’avec le temps nous arriverons à trouver notre équilibre avec l’expérience et notre confiance en nous.

Les enfants nous montrent chaque jour de grandes capacités à se réjouir de ce qu’ils trouvent, à s’adapter au changement de bivouac et cela nous rassure !