Les volcans de Java

Du 20 au 28 février 2019

Le 20 février, nous quittons Ho Chi Minh pour Solo (Surakarta) en Indonésie. Nous enchaînons 3 avions ! Les deux premiers, prévus dans notre billet Tour du Monde et avec la compagnie Air Asia, puis un petit vol interne de Jakarta à Solo que nous avons pris nous-même pour gagner du temps car nous n’avions pas l’intention de visiter la partie ouest de Java. 
Le premier avion a déjà 45 minutes de retard à l’embarquement et, après un petit tour de piste, nous revenons au point de départ et attendons plus d’une heure que les techniciens réparent un problème (rassurant !). Nous décollons ensuite, avec plus de deux heures de retard, dans le même avion, pas très rassurés, on l’avoue… Le vol se passe bien mais, quand nous arrivons à notre escale à Kuala Lumpur, nous avons la confirmation que nous avons raté la correspondance… On est recasés sur le vol suivant, 4 heures plus tard. Mais nous ne nous laissons pas abattre et nous installons au Mac Do de l’aéroport pour patienter dans la bonne humeur. 

Arrivés à l’aéroport de Jakarta, nous avons raté notre 3ème avion… On avait pourtant 4 heures de battement, on était large normalement ! Air Asia ne fera rien pour notre billet perdu vu que ce n’est pas la même compagnie. A nous de voir avec notre assurance pour un dédommagement… Ne nous pouvons repartir que le lendemain et nous choisissons donc un hôtel proche de l’aéroport pour passer la nuit.

Nous découvrons de nouveaux billets. C’est le troisième pays où nous sommes « millionaires ». J’adore quand Damien me dit après un retrait « Tiens, je te donne un million ». Bon, en vrai ça représente 62 euros… 

Le lendemain, nous partons pour Solo et cette fois, c’est la bonne ! Nous arrivons à l’hôtel, dans une grande suite familiale réservée à un tout petit prix. Nous avons par contre un problème d’odeur nauséabonde dans la salle de bain, et de wifi que nous ne captons pas du tout. L’hôtel décide donc de nous surclasser dans la suite « lune de miel », aussi grande qu’un appartement 🙂

On profite aussi du room service et nous découvrons une particularité de l’Indonésie… Ils mettent du fromage sur les toasts chocolat-banane !!! C’est… spécial 😀

On ne visitera finalement pas vraiment Solo car on a tout d’abord perdu un jour de visite à cause de notre avion, et le jour suivant il a plu une partie de l’après-midi, ce qui nous a un peu découragé. Mais on fera une petite balade et la découverte d’un centre commercial avec un supermarché hyper bien achalandé, le plus de références depuis le début de l’Asie, je pense.

Départ en train, pendant 7 heures, pour Probolinggo puis voiture privée jusqu’à Cemoro Lawang, dans une petite Homestay juste à côté de la caldeira du Mont Bromo. Nous apprenons à quelques kilomètres de notre arrivée que notre Homestay est située à l’intérieur du parc national de Bromo, ce qui nous oblige à payer 350 000 Roupiah par personne pour rentrer (environ 21 euros). Nous avions lu qu’il y avait moyen de visiter le Bromo à pieds (ce que l’on comptait faire) sans payer cette somme mais n’avions pas prévu que notre Homestay serait à l’intérieur. Là, le taxi et le propriétaire de notre Homestay nous expliquent qu’il y a un petit chemin de terre à prendre à pieds, que c’est juste 5 minutes jusqu’à la Homestay. Nous voici donc dans le noir, avec nos gros sac à dos et nos lampes de poche, Soline à moitié endormie dans les bras, à marcher dans un chemin de terre minuscule jusqu’à la Homestay… On avoue qu’on se sent un peu comme des fugitifs en cavale…
Nous découvrons notre chambre, très rustique, où la baignoire indiquée sur internet correspond en fait à la réserve d’eau pour « tirer la chasse » avec le bro, pas d’évier, quelques bêtes et des draps qui ne sentent pas bon. Heureusement, je pense, qu’on a choisi une des mieux notées de Booking ! L’endroit est réputé pour ses logements cher et peu salubres. On choisira de dormir avec les polaires, c’est qu’il fait super froid ici ! 

Le lendemain, nous avons la super surprise au réveil de découvrir la vue à quelques mètres de notre Homestay. Nous sommes juste en bordure de caldeira et la vue est juste superbe. On voit le Mont Bromo et son incroyable fumée et à côté le Mont Batok. C’est magnifique ! 
Nous partons vers 9h30 pour parcourir les 5 km qui nous séparent du sommet du volcan. La promenade se fait bien avec les enfants. Je dois juste porter un peu Soline sur la fin mais ça ne grimpe pas trop et c’est agréable. Il fait beau en plus 🙂
Arrivés au sommet, c’est encore plus impressionnant ! On entend le centre du volcan gronder, la fumée sortir, c’est fascinant. La fumée sent le soufre (l’oeuf pourri)… Elle est parfois très faible et à d’autres moments, elle remplit tout le cratère et nous devons enfiler les masques. Mais cela reste supportable malgré tout. Je reste dans la zone sécurisée avec les barrières avec les enfants mais Damien continuera un peu sur le sentier, qui fait le tour du cratère. Le chemin est assez large pour qu’il n’y ait pas de danger pour les adultes, mais nous préférons ne pas y aller avec les enfants.
Comme les enfants ont vraiment bien marché à l’aller, ils ont le droit de revenir à cheval 🙂 Soline est ravie, depuis le temps qu’elle réclamait de monter à cheval. Et nous nous disons que l’argent ira directement au propriétaire du cheval pour l’aider à le nourrir. Enfin, on l’espère ! 

Même en haut du volcan Soline est sollicitée pour faire des photos avec les Indonésiens 🙂

Nous rentrons juste avant la pluie ! Le propriétaire de la Homestay nous avait expliqué qu’il pleuvait tous les jours à partir de 13h ou 14h, à quelques exceptions près. 

Le lendemain, nous partons à 2h30 (oui, oui !) pour grimper sur la King Kong Hill et voir le lever de soleil sur le Mont Bromo. Le réveil est dur dur pour tout le monde. Hugo est très courageux et marche sans trop râler pendant pratiquement 2,5 km, lorsque nous sommes dépassés par un cavalier qui nous propose de continuer à cheval. On accepte et Hugo se laisse porter jusqu’à la dernière partie en escaliers. Soline s’est rendormie dans le porte bébé, dans le dos de Damien, donc c’est beaucoup moins difficile pour elle.
Arrivés enfin au sommet, nous devons patienter pratiquement une heure, dans le froid et dans le vent. Il fait 10 degrés et on peut dire qu’on n’a plus du tout l’habitude. C’est très long pour les enfants, surtout Hugo qui me répètera plusieurs fois « bon, c’est bon maintenant, on peut descendre ?… »
Le lever de soleil est superbe par contre, avec les nuages dans le fond. J’avoue que j’aurais aimé m’attarder devant et l’admirer plus longuement mais les enfants n’ont forcément pas la même envie.
Au retour, nous leur permettons de redescendre sur le même cheval qu’Hugo à l’aller. Nous avions payé son propriétaire pour le laisser libre de prendre quelqu’un d’autre, ne sachant pas si nous en aurions besoin au retour, mais il a décidé de nous attendre. Ca permet de terminer sur une bonne note pour les enfants, qui sont ravis du retour.
A refaire, nous partirions au moins une heure plus tard, mais je ne pense pas que nous retournerions voir le lever de soleil avec les enfants car nous en avons moins profité que les autres et c’était en plus difficile pour eux…

Après tout ça, nous avons bien mérité un bon petit déjeuner ! 

Nous partons ensuite en direction d’un autre volcan célèbre de Java : le Kawah Ijen ! Nous passons une nuit à Probolinggo, prenons un train le lendemain puis ensuite l’hôtel vient nous récupérer à la gare pour nous amener jusqu’à Licin.
Nous avons profité d’une super offre sur Agoda, associé à un bon de réduction, qui nous permet de loger dans un grand resort pour 17 euros par nuit, petit déjeuner inclus ! La chambre est grande et confortable, il y a 3 piscines, les enfants peuvent aller gratuitement sur les pédalos, donner à manger aux poissons,… Bref, c’est top ! Et ça nous change des deux derniers hotels un peu miteux que nous avons eus… 

L’ascension du Kawah Ijen se mérite encore plus que les autres, le départ est fixé à minuit et demi ! On décide donc d’y aller à tour de rôle, sans les enfants. Ce sera vraiment trop difficile des les réveiller à cette heure et en plus, il est plus physique que l’autre… Lorsque je l’explique aux enfants, pensant que Hugo serait content d’être dispensé, il me répond : « Oh mais moi j’avais envie de voir le volcan… » Et me fait promettre de lui faire plein de photos et vidéos 🙂 Comme quoi, le lever de soleil sur le Mont Bromo ne l’a pas traumatisé.

C’est moi qui commence ! Nous avons négocié l’excursion avec le chauffeur du taxi qui nous a ramené à Probolinggo et il vient me chercher à 0h30. Je décide donc de ne pas dormir et d’attendre l’heure du départ. Il pleut légèrement, zut, espérons que ça s’arrête. Sur place, le groupe se constitue petit à petit et ce sont finalement 10 personnes qui partent en compagnie d’un guide. Nous venons tous de pays différents et je discute longuement avec un Espagnol et un Allemand. Le rythme est très rapide, j’ai toujours les ascensions du Bromo et de la King Kong Hill dans les pattes et j’ai un peu de mal à suivre la cadence. Heureusement, la pluie s’est arrêtée très rapidement. Nous sommes tous équipés de lampes de poche et nous arrivons en une heure environ au sommet puis commençons à descendre dans le cratère. La descente n’est normalement pas autorisée mais tout le monde le fait quand même. Je suis choquée de croiser les porteurs de soufre à 3 heures du matin remonter le cratère avec 80 kg de soufre sur le dos. Ils sont payés une misère pour un travail extrêmement difficile et passent une partie de la nuit à monter et descendre dans le cratère. Les touristes les dérangent en plus dans leur travail, vu qu’on est sur leur chemin… En contrepartie, il leur arrive de récupérer un petit billet pour une photo ou la vente d’un petit souvenir en soufre.
Arrivés dans le cratère, notre guide nous laisse attendre très longtemps dans le froid mais à l’abri de la fumée. Il nous dit que nous ne verrons probablement pas de flamme bleue (créée par le soufre qui s’enflamme), car il ne fait pas assez beau. C’est l’objectif en partant si tôt car elles ne sont visibles que la nuit. On se demande ce qu’on attend quand tout d’un coup, il nous indique de le suivre. On enfile nos masques à gaz (des vrais cette fois) et on s’approche des fumées pour voir une vraie flamme bleue, c’est magnifique ! Et suffocant !! Les quelques secondes passées dans la fumée paraissent interminable car nous toussons et avons beaucoup de mal à respirer. Dire que les porteurs de soufre y restent de longs moments, tous les jours et sans masque !
Nous entamons ensuite la remontée, tranquillement, au fur et à mesure que le jour se lève. On découvre le lac bleu, acide, le jaune du soufre, tout ça est très impressionnant. On partage toujours le chemin avec les autres touristes et les porteurs de soufre qui montent et descendent.
Une fois au sommet, on admire la vue, des deux côtés et on découvre le chemin que nous avons parcouru dans le noir.
Le retour est plus difficile pour moi… Ca ne fait que descendre mais j’ai les jambes très fatiguées, qui tétanisent, et je glisse beaucoup sur les cailloux.
J’essaie de lutter sur le trajet du retour pour ne pas m’endormir mais c’est mission impossible. Je rentre finalement à 8h30 à l’hôtel, complètement épuisée, au point de faire l’impasse sur le petit déjeuner. Mais l’avantage, c’est que Damien est en forme et qu’il peut gérer les enfants pendant que je dors 🙂 

Le lendemain, c’est au tour de Damien. Il ne peut finalement pas faire l’excursion avec la même personne que moi car il nous a fait faux-bond, faute de participants. La seule solution proposée : y aller en moto taxi. Mais je trouve cela beaucoup trop dangereux, quand je vois la fatigue accumulée et le risque de s’endormir sur la moto (c’était mission impossible pour moi de ne pas m’endormir en voiture). Il réserve donc via l’hôtel et part à une heure du matin. Il a plus de chance que moi pour le temps car le ciel est bien dégagé et il pourra profiter au retour d’une vue magnifique sur les autres monts, et même voir la mer au loin ! 

Et pour voir d’autres images de ces deux volcans magnifique, cliquez ici pour voir la vidéo de Damien.