Semaine 17 : de Kalambaka à Delphes
Lundi 20 août, nous prenons le bus de 9h, devant le camping, pour aller voir les météores. Gros coup de speed le matin, avec des enfants pas pressés du tout et une arrivée à l’arrêt de bus avec Hugo qui était en tongs, alors que nous avions quelques kilomètres à marcher ! Petit sprint pour aller chercher les baskets mais c’est bon, j’arrive à temps. A savoir qu’il n’y a que 4 bus par jour pour les météores donc si nous rations celui-là, c’était un peu problématique…
Nous avons décidé de visiter deux monastères : le Grand Météore, qui est le plus grand et le monastère de Varlaam, qui se trouve juste en dessous. Nous pensions visiter le monastère Agios Stéphanos, qui est le seule monastère féminin des météores, mais il était fermé le lundi (chaque monastère a son jour de fermeture). C’était un bon choix avec les enfants car le bus nous a amené tout en haut pour le premier monastère et nous avons ensuite pu tout faire à pieds car c’était dans le sens de la descente. Pour les visites, les hommes doivent être en pantalon et les femmes en jupe longue, épaules couvertes. Ils prêtent des paréos à l’entrée pour mettre au dessus du short ou du pantalon.
Le monastère Grand Météore est, comme son nom l’indique, très grand. Il est aussi un peu impressionnant avec les enfants car il n’est pas vraiment sécurisé, ce qui ajoute une petite touche de stress dans les escaliers ou sur la terrasse. Il explique bien la vie des moines et les musées sont très intéressants. Le site très beau, avec des peintures magnifiques et la vue sur les météores et les autres monastères est vraiment superbe.
Après environ une heure à nous promener dans l’enceinte du monastère, nous nous dirigeons vers celui de Varlaam par la route. Nous y arrivons après un bon slalom entre les voitures car les parkings et routes sont vraiment saturés.
Nous prenons le pique-nique tranquillement au pied du monastère puis entamons la visite. Ce monastère est beaucoup plus petit mais nous l’avons trouvé super joli, nous l’avons d’ailleurs préféré à l’autre. L’église est très belle est les peintures sont superbes. Il est aussi bien sécurisé et c’était donc très agréable de pouvoir rester à admirer la vue sur la terrasse sans être focalisés sur les enfants. Nous avons ainsi pu observer l’orage arriver doucement… A la fin de notre visite, il éclate ! Et tout le monde se réfugie à l’intérieur. Nous attendrons que ça se calme pour repartir.
Pour le retour, nous choisissons de rentrer à pieds par un petit sentier qui part du monastère et rejoint le centre du village quelques kilomètres plus bas. On se retrouve au milieu de la forêt et, malgré la pluie, c’est très agréable. Nous faisons une petite pause lorsque la pluie s’intensifie et remarquons que les gens sortent d’une grotte. Damien et les enfants iront visiter l’entrée de la grotte, le reste étant un peu difficile d’accès pour les petits.
Arrivés à la première maison du village, un homme nous interpelle et nous nous retrouvons à papoter dans leur jardin pendant que les enfants s’amusent. Il s’agit de deux couples avec au total 5 enfants dont 4 enfants de 3 ans ! (deux fois des jumeaux…). Ils sont albanais, grecques et chypriotes mais vivent tous à Londres. Nous discutons un peu puis continuons notre route jusqu’au camping. Nous croisons une dame et après un simple “Kalimera” (=bonjour) de Damien, elle nous offre 4 pommes.
De retour au camping, Hugo retourne à la piscine et je profite de la soirée pour lire le livre de Jean Beliveau. Et je suis très contente de le terminer juste à temps pour le transmettre aux Pigeons Voyageurs, afin qu’il poursuive sa route avec eux 🙂 Ils le feront voyager en Turquie puis en Asie et le transmettront à leur tour à un autre voyageur.
Le mardi matin, nous disons au revoir au Pigeons Voyageurs et cette fois-ci, nous savons que nous n’allons pas nous revoir avant quelques mois. En effet, ils se dirigent vers la Turquie, par le nord de la Grèce et nous allons vers le sud. Ils vont nous manquer les Pigeons, après autant de temps à se croiser si souvent et à faire de longs bout de chemin ensemble. Mais nous nous reverrons en Asie, probablement au Cambodge !
Nous nous prenons une journée de repos car nous accusons vraiment la fatigue. Damien en profite pour prendre des renseignements à la gare. Nous savons qu’il nous faudrait plus d’une semaine pour rejoindre Delphes et il n’y a aucun campings sur la route, uniquement quelques hôtels hors de prix. Nous ne souhaitons pas faire autant de bivouacs car nous savons que ce serait vraiment trop fatigant pour nous. Nous décidons donc de prendre un train pour nous avancer jusqu’à Lamia et gagner quelques jours.
L’après-midi, nous rencontrons Guillaume, un voyageur à vélo parti début juillet de France. Il est normand et il nous dit qu’il connaît bien la Lozère car son cousin y habite. Et nous allons vite nous rendre compte que Damien connaît très bien son cousin, c’est un copain du tennis de table. Que le monde est petit ! Nous passerons une bonne soirée avec lui à échanger autour du voyage à vélo.
Mercredi matin, nous prenons bien notre temps. Notre train est à 17h30, nous avons donc bien le temps. Nous prenons le petit déjeuner avec Guillaume et passons une matinée sans nous presser.
Nous partons à la gare après le repas. Le train est déjà là ! Les tickets ne sont pas chers et ils sont numérotés. Il ne reste plus beaucoup de place, nous n’avons donc pas le choix et nous retrouvons avec deux fois deux places… tout à fait à l’autre bout du train par rapport aux vélos. C’est le train qui fait Kalambaka, Athènes et il y a donc beaucoup de monde. Ici, les vélos se mettent dans une sorte de soute, sur le côté du train. Ce n’est pas très grand et beaucoup de monde y a déjà mis ses bagages. Il y a un autre cycliste avec nous, un finaliste de la TCR (transcontinental race, une épreuve cycliste longue distance sans assistance dont l’arrivée se faisait aux météores), mais son vélo est bien plus léger que le nôtre et il est emballé dans un carton. Le contrôleur est extrêmement désagréable et nous laisse entendre que chaque bagage déposé dans la soute sera facturé 5 euros, au même titre que les vélos, ce qui n’était pas du tout prévu ! Nous nous en tirerons finalement bien car il ne comptera que les vélo au moment de sortir du train.
Nous arrivons à un petit village juste avant Lamia avec plus d’une demi heure de retard… Nous craignons déjà un peu pour l’arrivée tardive mais là, le temps de remonter les vélos, il fait nuit noire quand nous sortons de la gare… Et Soline voulant suivre son frère près des escalators, tombe dans celui qui descend. Je cours pour la rattraper mais elle s’est brûlée, au ventre et à la jambe, en s’accrochant et résistant pour ne pas descendre. Elle a mal et est complètement hystérique, ne veut pas qu’on la touche. Même si les brûlures n’ont pas l’air très graves, la fatigue n’aide pas et elle a beaucoup de mal à se calmer. Nous devons reprendre la route. Il est tard et nous n’avons aucune idée de l’endroit où nous allons dormir.
Nous demandons aux quelques personnes que nous croisons s’il y a un endroit où nous pouvons planter notre tente, mais ils nous envoient tous vers Lamia, à 6 km, pour trouver un hôtel… Nous prenons donc la route, dans le noir.
Arrivés à l’entrée de la ville, Damien repère quelqu’un à l’extérieur de sa maison. Nicolas pense au départ que nous avons un souci avec nos vélos et appelle le gérant du magasin de vélos juste à côté de sa maison. Lorsque nous lui expliquons notre problème d’hébergement, il cherchera d’abord à nous trouver un hôtel pas trop cher, avant de comprendre que nous avons une tente ! Il décide alors de nous accompagner jusqu’à son exploitation, à 3 km au milieu de la campagne. Nous le suivons, toujours dans le noir, sur des petites routes qui se transforment en chemin de terre. Nous entendons sur le côté les chiens aboyer, ce qui est, il faut l’avouer, assez flippant quand on n’y voit rien. Mais ouf, ils sont tous enfermés ! Nous arrivons ensuite dans l’exploitation de Nicolas, un super endroit pour nous, clôturé et avec des jeux pour les enfants. Le bivouac idéal. Cerise sur le gâteau, il y a une petite pièce avec un lavabo, des toilettes, un lit et une belle terrasse. Soline s’endormira d’ailleurs sur le lit pendant que nous montons la tente à 22h30 passées…
Nous sommes tous bien fatigués et nous passons une bonne nuit au calme et en sécurité 🙂
Le lendemain, nous nous réveillons assez tôt, nous prenons un petit déjeuner rapide et préparons les vélos pour partir. Nicolas arrive vers 8 heures pour s’occuper de ses poules (il en a 300) avec les bras chargés d’un petit déjeuner copieux. Des croissants, du lait, du pain, du miel, du fromage et de bons oeufs durs 🙂 Nous sommes gâtés et sortons de table avec le ventre bien plein ! Il insiste en plus pour que nous partions avec les restes. Sa femme, sa fille et une de ses petites filles nous rejoindrons ensuite et nous aurons l’occasion de parler français avec sa fille, qui a vécu en Belgique pendant 6 mois. Il nous accompagnera ensuite avec son scooter jusqu’à la route principale, en nous faisant bien comprendre que ça va être très compliqué pour nous car ça monte vraiment beaucoup. Nous avons en effet plus de 10 km de grosse montée, avant de redescendre. Nous pensons nous arrêter là ce soir et repartir le lendemain pour monter de nouveau puis ensuite descendre avant une dernière montée vers Delphes.
Le début de la route est plat et nous nous faisons offrir des bananes lors de notre première mini pause ! Ensuite, en demandant de l’eau un peu plus loin, la personne nous offre deux bouteilles fraîches. Nous suivons ensuite le gps pour rejoindre la route principale et là, ça grimpe raide ! Damien m’aide au début en poussant mon vélo mais sur la fin, nous sommes obligés de pousser chaque vélo à deux tellement le pourcentage est raide ! Après 2 kilomètres de côte, nous sommes bien fatigués et nous arrêtons à une pompe à essence pour récupérer et acheter des sandwiches. Un client nous offrira des boissons fraîches.
Nous attaquons ensuite la montée, dans la joie et la bonne humeur 😀 On sait que ça va être difficile alors on va doucement. Soline s’endort rapidement (comme souvent quand elle sait qu’il n’y a rien de très intéressant à faire…). Après un bon kilomètre, Damien s’arrête à l’ombre pour boire un peu d’eau, quand je le vois tendre le pouce pour faire du stop. Je comprends que potentiellement j’ai derrière moi un véhicule susceptible de nous charger alors je tends rapidement le mien aussi. Et nous nous faisons dépasser par un pick-up… qui s’arrête 100 mètres plus loin. Youpie ! Depuis que nous sommes arrivés en Grèce, nous regardions les pick-up (omniprésents, il faut le dire) avec envie, en nous disant qu’il fallait qu’un jour on y charge nos vélos 🙂
C’est un couple super gentil qui nous aidera à charger vélos et bagages. Nous sommes tous bien installés sur la banquette arrière du pick-up et nous savons que ça nous fait une montée de moins pour rejoindre Delphes. Le conducteur s’arrête en plus pour nous acheter des boissons, super gentil ! Nous avons un peu de mal à communiquer car ils ne parlent pas bien anglais mais quand ils comprennent que notre destination finale, c’est Delphes, ils n’hésitent pas à faire un détour de plus de 40 km pour nous permettre d’éviter la 2ème côte. Et quand on voit ce qu’on a monté en pick-up, on est bien contents de ne pas l’avoir fait à vélo ! En plus, on a gagné 2 jours de vélos, car on n’aurait jamais pu faire cette distance en moins de 3 jours.
Ils nous laissent à Amphisa, devant la gare routière car ça grimpe encore beaucoup pour Delphes et ils nous conseillent de prendre un bus. Le serveur de la brasserie en face, viendra nous offrir de l’eau fraiche et des gâteaux pour les enfants pendant que nous remontons nos vélos. Quelle générosité ! Nous n’en revenons pas de la chance et du nombre de cadeaux que nous avons reçu en quelques heures, c’est incroyable ! Une vraie journée 100% !
Nous repartons à vélo en direction du premier camping, à Chrisso, qui se situe à quelques kilomètres en dessous de Delphes. Nous avons d’abord une jolie descente puis ça grimpe raide pendant 2 km. Nous pensions au départ aller jusqu’à un camping beaucoup plus au dessus mais celui-ci a de meilleurs avis et nous devons beaucoup moins monter. Par contre, il faudra grimper plus pour repartir d’ici…
Le vendredi et le samedi, nous profitons du camping. Il est bien ombragé et pratiquement vide, nous sommes donc vraiment au calme. On sent la fin des vacances. Il y a en plus une belle piscine avec une superbe vue sur la “mer d’oliviers” et le golfe de Corinthe. On adore 🙂
Les enfants joueront une soirée avec Gabriel et Maëlle, des canadiens.
Nous en profitons pour commencer à nous remettre à jour des articles et vidéos. Nous avions pris beaucoup de retard, c’est l’occasion de le rattraper !
Le dimanche matin, nous nous levons avant le soleil afin de prendre le bus de 7h10 pour Delphes. Il y a peu de bus et les suivants sont beaucoup plus tard. Ce n’est pas grave, ça nous permet d’arriver avant la foule.
Nous prenons le petit déjeuner sur place avant de commencer la visite du sanctuaire d’Apollon vers 8h30. Il y a peu de monde, c’est très intéressant et le site est vraiment magnifique. Ici, nous sommes au centre du monde ! (d’après les Grecs).
Hugo fait sa leçon d’école du jour : expliquer à la caméra les endroits principaux du site, afin de transmettre la vidéo à l’école. Damien et moi sommes vraiment en admiration et les enfants apprécient, même si Soline traine un peu les pieds car ça grimpe beaucoup. Nous arrivons tout en haut après plus de 2 heures de visite, et nous sommes très contents d’en avoir profité tôt le matin car il fait maintenant très chaud et les touristes arrivent en nombre.
Nous redescendons en direction de la cafétéria, où il faut avouer qu’il n’y a rien d’appétissant à manger. En plus, tout est super cher (3,50 euros pour des sandwiches minuscules et 4 euros le granita…) Damien fera d’ailleurs l’impasse.
Nous nous dirigeons ensuite vers le musée, qui complète bien la visite. Les enfants sont en admiration devant les statues et ça donne un sens plus concret au site.
Nous repartons avec le bus de 13h15 après cette belle matinée, très contents de tout ce que nous avons pu voir.
Le trajet du retour nous permet une nouvelle fois d’apprécier le dénivelé et l’exploit que nous devons réaliser pour quitter le camping. C’est “Kotor 2, le retour” ! Franchement du même acabit que ce que nous avons vécu au Monténégro, de longs lacets qui montent de 200 à plus de 900 mètres d’altitude (ça continue à grimper après Delphes). Nous ne nous sentons pas de le faire avec nos vélos surchargés. En plus, il nous faudrait au moins 2 jours pour arriver en haut et une nuit à Delphes nous coûterait très cher (quand on voit que le pain au chocolat est à plus de 2 euros ici…). Nous n’avons pas envie et décidons de trouver un pick-up pour nous amener au sommet et pouvoir rejoindre Athènes en 3 ou 4 jours. Oui, oui, on devient peut-être un peu fainéants…
Arrivés au village de Chrisso, nous allons boire un coup (et manger pour Damien) dans un petit restaurant. Nous expliquons au patron, qui parle français, que nous cherchons un pick-up pour nous amener en haut. Comme celui là, lui dit Damien en lui montrant un pick-up garé à côté du restaurant. C’est justement celui du patron, qui est d’accord pour nous amener en haut, contre remboursement du carburant 🙂 Super, nous voilà rassurés.
Nous prévoyons de partir vendredi et, en attendant, nous allons bien profiter d’une semaine de vraies vacances 🙂
Merci de prendre le temps d’écrire tous ces détails intéressants, de nous faire partager vos aventures avec toutes ces belles rencontres.C’est super.
Bonne continuation
Merci 🙂
super gatés, gâteaux, pickup et beaux sites.
Bisous et merci pour ce beau voyage
Oh oui, vraiment super gâtés ! Bisous.
Bonjour à vous quatre
Très beau récit, les photos nous rappel le voyage que nous avons fait en grèce.
Au travers du récit, votre moral est mieux.
Bonne continuation.
Bien des choses et des poutous aux enfants
Dominique Annie
Merci beaucoup 🙂
C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons retrouvé les météores et Delphes que nous avions visité avec Benoit, Guillaume Bodineau et Ombeline il y a déjà 25 ans …! Je ne suis pas étonné de la générosité des Grecs que vous avez rencontrés car c’était déjà le cas. En revanche nous avions peu apprécié l » amabilité » toute relative des Popes ! Je vois que votre voyage est toujours rempli d’émotions. Apparemment la santé d’Emily semble meilleure et surement le moral des troupes s’en ressent. Oubliés les sautes d’humeur et la lassitude dues à la fatigue. On vous embrasse.Bonne et belle continuation dans ce pays que nous aimons beaucoup. P. S. On peut vous donner de bonnes nouvelles de Hélène et Jean Paul , de Laurent et Stéphanie que nous avons vus à la cousinade. Vous nous avez manqué mais vous étiez présents pour tous grace à votre blog.
Merci 🙂
Pour l’amabilité relative, c’est toujours le cas 😀 Le moine du monastère de Varlaam faisait sortir de manière assez virulente toutes les femmes qui n’avaient pas la jupe longue.
Et pour la générosité, on ne pensait pas être aussi gâtés qu’en Albanie et on est agréablement surpris.
On a bien pensé à la cousinade et on espérait faire un petit coucou en vidéo mais la connexion ne le permettait pas.
Bisous de nous 4.
Que dire de plus : encore merci. Nous voici rassurés maintenant les « dents de Hugo » bien apparentes maintenant…. bisous
Oh oui, elles ont vite poussé 🙂 Bisous.
superbe Delphes et les monastères, cela nous ramène 20 ans en arrière….merci pour ces belles photos! Bises Stef et Laurence
Merci 🙂 Bises à vous 2.