Semaine 23 : de Ligaria à Kissamos (Crète)

Lundi 1er octobre, les enfants se réveillent assez tard et sont ensuite pressés d’aller voir la mer. L’appartement que Nikolaos nous prête est à 10 mètres de la plage, un petit golfe très calme et avec peu de monde. C’est génial 🙂 Nous en profitons bien, nageons dans l’eau qui est toujours bien chaude et faisons des châteaux de sable.

L’après-midi, nous grimpons jusqu’à l’arrêt de bus, qui est bien en hauteur, avec l’idée d’aller visiter le palais de Knossos. Mais il y a en fait peu de bus et le suivant est trop tard pour nous laisser le temps de visiter. Tant pis.

Nous rentrons et Damien teste le kayak avec les enfants. Premier essai à 3, avec Soline entre les jambes de Damien et Hugo de l’autre côté. Le kayak avance doucement et au bout de quelques mètres, se retourne et tout le monde tombe dans l’eau ! Soline, un peu vexée, n’a pas envie de remonter mais Damien et Hugo se promèneront dans le golfe.

Le soir, Nikolaos nous propose de rester une nuit de plus pour visiter Knossos. On accepte avec grand plaisir et je retourne jusqu’à l’arrêt de bus vérifier les horaires.

Le lendemain, on se réveille tôt pour prendre le bus. Nous attendons assez longtemps car il a beaucoup de retard mais nous sommes ensuite accueillis avec un grand sourire par la dame qui vend les tickets. Ca nous change des contrôleurs un peu grincheux de Santorin. Par contre, le bus est super cher et nous devons en prendre un 2ème à Héraklion pour aller jusqu’à Knossos…

Nous visitons le palais. C’est la 2ème fois que nous voyons des vestiges de la civilisation minoenne et nous sommes toujours aussi impressionnés par leur avance. Nous apprécions les couleurs rouge des colonnes et les jolies fresques. Nous voyons aussi les restes du labyrinthe, qui aurait été construit par Dédale pour enfermer le minotaure.

Au retour, nous pensons avoir pris le mauvais bus car nous empruntons un tout autre chemin. Un stress de quelques minutes mais nous restons dans le bus et arrivons finalement au bon arrêt.

Arrivés à l’appartement, les enfants et Damien enfilent vite le maillot afin de refaire un petit tour de kayak. Cette fois-ci Soline se laisse convaincre et personne ne tombe dans l’eau 🙂

Mercredi, Nikolaos vient nous chercher à 8h. Il nous ramène à l’endroit où nous avions laissé les vélos et les sacoches. Nous papotons pendant les 15 minutes de trajet, contents de pouvoir discuter un peu plus avec lui. Il nous aide à charger nos vélos puis part ensuite travailler. Nous le remercions pour son incroyable générosité et nous espérons qu’on aura l’occasion de se recroiser, ici ou en France.

Une belle étape nous attend, 39 km avec une côte de plus de 15 km. Je n’aime pas ce genre d’étape car j’ai toujours peur que le physique ne suive pas. Mais la Crète est une île montagneuse et, même si nous avons adapté notre itinéraire pour ne pas trop grimper, nous allons quand même avoir du dénivelé. Nous empruntons l’ancienne nationale, qui est agréable et peu passante. Il y a des chèvres partout au bord de la route et nous avons à certains moment une jolie vue sur la mer.

A midi, nous nous arrêtons près d’un trou que des personnes escaladent. Nous faisons quelques courses l’après-midi dans un mini market avant de prendre la pause goûter dans un petit village.

Après ce village, nous avons l’embarras du choix pour trouver un bivouac. Nous sommes au milieu de nulle part et décidons de prendre un petit chemin de terre qui nous amène à un champ d’oliviers en contrebas. Ici, nous sommes bien tranquilles et nous ne devrions déranger personne. Les Crétois nous n’ont apparemment aucun problème avec le camping sauvage, nous testons donc sans rien demander à personne, pour la première fois du voyage.

Le jeudi, nous nous réveillons tôt après une bonne nuit bercés par les cloches des moutons. Nous avons une grosse étape aujourd’hui, 55 km principalement en descente car nous allons passer de 300 à 0 mètres mais nous savons que la route sera malgré tout bien vallonnée. Nous n’échappons pas aux nombreuses montées mais la route est toujours aussi agréables et nous traversons plein de vergers (pêches, oranges, citrons,…).

Nous faisons la pause repas dans un grand parc pour enfants. Nous reprenons ensuite la route jusqu’aux abords de Rethymnon et nous comprenons que ce sera assez difficile de trouver un bivouac ici. Nous sommes trop proche de la ville, il aurait fallu s’arrêter avant. Nous décidons donc de continuer jusqu’au camping, qui est à un prix raisonnable, et d’y rester. Les enfants feront de belles cabanes dans les grands roseaux de notre emplacement. 

Vendredi, nous empruntons une route beaucoup moins agréable avec beaucoup de circulation. Nous visitons très rapidement Rethymnon et son port, sans descendre de vélo et faisons un saut jusqu’à la forteresse. Nous aurons un petit peu de pluie sur la route, juste de quoi sortir nos vêtements imperméables.

Nous faisons un petit tour à Georgioupolis, où nous achetons de nouvelles lunettes de soleil pour Soline. Les siennes ont dû être oubliées quelque part… Nous prenons ensuite le goûter dans un parc, avant de reprendre la route vers Vrysses.

Nous sommes attendus par Tony et Suzan, un couple d’anglais qui vit en Crète depuis plus de 15 ans et que nous avions rencontré à Santorin. Ils nous attendent dans le centre du village. Suzan montre les oies aux enfants et Tony nous explique qu’il nous reste 2 kilomètres de grosse montée avant d’arriver chez eux. Ca grimpe assez raide, il nous propose donc de charger les bagages et enfants. Soline est ravie de monter avec eux et me dira que “ça ira plus vite en voiture 😀 ”, Hugo quant à lui préfère rester avec Damien. La route grimpe bien, en effet, mais mon vélo me parait si léger que je monte sans soucis.

Nous arrivons dans la jolie maison de nos hôtes, qui nous proposent de prendre la douche avant de nous inviter au restaurant.

Nous mangeons de bonnes spécialités grecques dans une petite taverne près de chez eux. On se régale et on papote en anglais. Notre anglais s’est beaucoup amélioré depuis le début et, même s’il est toujours assez hésitant et que nous faisons toujours beaucoup d’erreurs, nous sommes très contents d’arriver à communiquer plus facilement. Tony nous raconte sa traversée de l’Angleterre, réalisé avec un vélo Grand B (vélo ancien avec une très grande roue devant et une petite à l’arrière). Nous passons un très bon moment. Nous ne rentrons pas trop tard pour coucher les enfants qui sont fatigués et Tony conseille Damien sur la suite de l’itinéraire.

Le lendemain, nous passons une matinée agréable et mangeons un petit déjeuner anglais. Nous découvrons le porridge, que toute la famille apprécie. Nous partons à 10h30, après avoir bien remercié nos hôtes et en se promettant d’essayer de se revoir.

La route est vallonnée jusqu’à Chania (La Canée). Nous nous arrêtons en bord de mer pour le pique-nique. Des vagues énormes s’écrasent sur les rochers en éclaboussant la route, ce qui plait beaucoup aux enfants.

Nous arrivons ensuite au camping en début d’après-midi. Il ne fait pas très chaud mais les enfants se baignent rapidement. Ils sont seuls dans la grande piscine du camping.

Nous luttons comme nous pouvons contre les moustiques qui nous attendent en nombre à la tombée de la nuit. Ca fait très longtemps que nous n’avions pas été embêtés car depuis le début de la Grèce, il y en a très peu, sauf à quelques endroits bien précis. Mais ici, ils nous dévorent…

Le dimanche, nous partons assez tôt du camping. Une côte de plusieurs kilomètres nous attend mais elle se passe assez facilement. Arrivés à un petit village au sommet, nous sommes interpellés par quelques personnes qui nous invitent à venir voir la fabrication du Raki, le schnaps local fabriqué à base des restes de raisin (après utilisation pour le vin). Dans chaque village, une famille a le droit de fabriquer du Raki. Nous avons droit à une dégustation, à laquelle j’échappe poliment, et ils nous servent même des grillades.

Nous reprenons ensuite la route, en descente cette fois, en direction du dernier village avant Gramvoussa. A Kissamos, nous faisons le dernier ravitaillement avant de chercher un bivouac. Peu de temps après, nous sommes interpellés par Manuel et Fiona. Nous les avions contactés par Warmshowers mais nous n’avions pas reçu leur réponse, qu’ils nous ont pourtant envoyée. On ne passe pas inaperçu et ils nous ont donc reconnu et se sont arrêtés sur le bord de la route pour nous proposer de les suivre et venir chez eux.

Manuel est Italien et Fiona est Anglaise. Ils vivent en Grèce depuis quelques années mais sont en Crète depuis 2 ans. Ils parlent anglais entre eux et leurs filles de 8 et 10 ans parlent anglais, italien et grec. On trouve vraiment génial que leurs filles maîtrisent 3 langues à leur âge. Manuel est aussi guide et propose des excursions pour découvrir la Crète. N’hésitez pas à jeter un oeil à son site (ici)

Nous leur expliquons notre projet de rejoindre la plage de Balos (une des plus belles plages du monde) le lendemain avec nos vélos et d’essayer de planter la tente près du parking le soir. Ils nous font très vite comprendre que ça va être vraiment très compliqué avec nos vélos chargés. Il y a pratiquement 8 km de chemin caillouteux avec des pentes bien raides. Ils sont eux-même cyclistes et sportifs et nous conseillent de leur laisser toutes les sacoches afin d’y grimper léger. Ils nous expliquent que nous ne pourront de toute manière pas y dormir car l’endroit est surveillé par un gardien mais que nous pouvons rester une nuit de plus chez eux. Nous sommes d’abord un peu déçus car nous aurions aimé bivouaquer là bas mais nous réalisons ensuite la chance que nous avons de les avoir croisé ce soir pour qu’ils puissent nous donner ces bons conseils.