Semaine 6 : du lac d’Iseo à Venise

Mardi 5 juin, nous reprenons la route en direction du Lac de Garde. Nous prévoyons d’aller jusqu’à Brescia. Nous empruntons un parcours cycliste, entièrement fléché. Le trajet est très sympa et nous fait passer par plein de petits chemins, à travers la végétation.

A l’approche de Brescia, la première dame à qui nous demandons, nous indique que nous pouvons planter la tente dans son champ, un peu plus loin sur le chemin. Il est fraîchement coupé et bien au calme, le long d’un petit chemin. Mais nous remarquons vite que beaucoup de monde emprunte ce chemin le soir, à pied ou à vélo, pour faire du sport. Nous évitons donc de sortir la douche mais passons une bonne nuit.

Le 6 juin, nous arrivons rapidement à Brescia. Un policier nous demande si nous avons besoin d’aide et nous indique le chemin cyclable à suivre jusqu’au lac de Garde. C’est un cycliste aussi et il est intrigué par nos vélos. Il nous prend en photo et cela doit faire la 100ème personne depuis le début qui nous flash mais pas pour la vitesse !

Nous n’avions pas prévu de visiter Brescia mais la route nous fait passer par le capitolium et le théâtre romain. C’est très joli ! Nous apprendrons par la suite, via un message de maîtresse Stéphanie, que c’est aussi la ville dans laquelle Sainte-Angèle de Mérici (la même que l’école des enfants) a fondé le Premier Ordre de jeunes filles appelé Sainte-Ursule.

Nous arrivons ensuite au Lac de Garde et faisons une première pause à Desenzano del Garda pour manger une glace. Le camping n’est plus très loin et nous le rejoignons rapidement. C’est un camping relativement cher (39 euros par nuit, soit la totalité de notre budget quotidien pour l’Italie. Aie !) mais ici les prestations sont en fonction du prix. Les sanitaires impeccables, une très belle piscine et l’accès direct au Lac. Nous en profitons bien et décidons de rester 2 nuits, afin de visiter Sirmione le lendemain.

Jeudi 7 juin, nous visitons Sirmione. La ville est vraiment superbe. Ici, c’est le paradis des amateurs de glaces. La rue principale est une succession de vitrines de glaces artisanales, et les boules servies sont énormes. Les enfants se laissent tenter. Hugo a une dent qui balance beaucoup depuis le matin et a la surprise de se retrouver avec un joli trou dans la bouche, au milieu de sa glace. Le froid et la framboise ont réussi à la faire tomber sans douleur, à un tel point qu’il ne l’a pas remarqué et l’a avalée…

Nous allons ensuite jusqu’à la plage, à la pointe de Sirmione. Les vagues nous donnent l’impression d’être en bord de mer. Nous apercevons de la loin la grotte di Catullo et repartons ensuite en direction du centre pour visiter le château. Les enfants sont ravis de grimper dans les tours et nous d’admirer la vue d’en haut.

Le soir, les enfants en profitent pour une dernière baignade avant que l’orage n’arrive. Nous mangeons sous la bâche mais serons assez épargnés pendant la soirée.

La nuit, par contre, c’est le déluge. L’orage n’en finit pas et Hugo choisit le pire moment pour se réveiller et avoir besoin d’aller aux toilettes. Rejoindre les sanitaires, en pyjama, à 4h du mat’, sous les parapluies, c’est pas super sympa…

Le lendemain, nous devons normalement partir en direction de Vérone. Mais Damien n’est pas en forme et nous devons remballer sous la pluie. Nous décidons donc de rester un jour supplémentaire afin de réaliser une vraie journée de repos, sans visite, plutôt que de prendre le risque de partir malade et sous la pluie. Les enfants sont ravis de rester dans ce camping et nous sommes plus cool le matin. Finalement, le temps se lève et nous n’aurons pas une si mauvaise journée.

En fin de matinée, nous avions prévu un appel vidéo avec l’école. Les enfants sont très contents de voir leurs copains mais assez intimidés aussi. Maîtresse Maëlle nous propose de réaliser d’autres appels vidéos, assez régulièrement. Les enfants sont ravis et nous aussi. Un grand merci aux maîtresses de permettre aux enfants de garder le contact.

Le 9 juin, c’est mon anniversaire. Il fait magnifique et nous quittons Sirmione pour rejoindre Vérone. Nous passons assez rapidement à Vérone mais en profitons pour voir les arènes et faisons un petit détour jusqu’au balcon de Juliette.

Nous rejoignons ensuite le camping Castel San Pietro, recommandé par une Warmshowers qui ne pouvait pas nous héberger. Et là, on se demande si c’est une blague ou si elle voulait vraiment nous embêter !? Le camping se trouve tout en haut d’une côte à plus de 10%, où nous peinons à pousser nos vélos. Il bénéficie certe d’une vue imprenable sur Vérone, mais c’est la seule chose positive et ça ne justifie pas à nos yeux son prix absolument excessif. En effet, on nous demande 51 euros pour la nuit ! Mais les douches chaudes sont comprises… Pour un petit emplacement dans un camping sans piscine ni rien, nous trouvons que ça ne les vaut pas du tout. Nous essayons de négocier en disant que nous avons une petite tente… Résultat, nous gagnons 5 euros et bénéficions d’une place tellement petite que notre tente déborde de tous côtés. Nous la faisons tenir tant bien que mal avec les vélos.

Dimanche 10 juin, nous rejoignons la gare de Vérone afin de prendre le train jusqu’à Venise. L’enchaînement de campings chers nous donnent un coup au budget mais aussi au moral et il commence à nous tarder de quitter l’Italie. Nous voulions rejoindre Venise par Mentova puis Chioggia, en suivant le Pô, comme conseillé par les Warmshowers, mais nous réalisons que cela nous ferait rester pratiquement 10 jours de plus en Italie. Nous avions au départ prévu de traverser l’Italie rapidement donc l’envie d’avancer reprend le dessus. L’arrêt à Venise est par contre incontournable pour nous. Nous aurons ensuite encore 3 ou 4 étapes pour passer en Slovénie.

Nous visons les terminus au début et à la fin du train car c’est beaucoup plus simple d’avoir le temps pour monter et descendre les vélos. Le départ de Vérone se fait sans soucis mais nous avons la surprise à l’arrivée de voir que l’arrêt Venise Mestre n’est pas le terminus. Le train continue en fait jusqu’au centre de Venise, ce que nous ne savions pas… Gros coup de speed du coup pour tout descendre car nous n’avions rien anticipé, pensant attendre que tout le monde descende pour ne pas gêner le passage. En un temps record, nous réussissons à descendre les vélos, les bagages et les enfants. Ouf !

Nous continuons ensuite jusqu’au camping Venezia Village, qui nous réconcilie avec les campings italiens car il n’est pas cher et à 10 minutes de bus de Venise (nous n’avons pas le droit d’entrer à Venise avec nos vélos de toute façon). 

Le lendemain, nous partons en bus jusqu’à Venise. Nous décidons de prendre le pass 24 heures Vaporetto, afin de profiter des bateaux et bus et ne pas trop marcher avec les enfants. Nous prenons un premier bateau jusqu’au palais des Doges. Nous avons la chance d’être tout devant et le trajet est super sympa. Les enfants poussent des “waw” toutes les 2 minutes et sont intrigués par ce que nous remarquons à peine (bateaux poubelles, bateaux grue,…). Arrivés au palais des Doges puis à la place Saint Marc, nous sommes plus admiratifs que les enfants, qui sont uniquement intéressés par les pigeons et les goélands. Il y en a d’ailleurs beaucoup moins que dans mon souvenir (et moins qu’à Milan). J’étais déjà venue en famille à Venise quand j’avais 14 ans et c’est très différent de voir la ville avec des yeux d’adulte.

Nous nous promenons dans les ruelles et en profitons pour faire de jolies photos devant la basilique, le pont des soupirs etc… On a du mal à lâcher l’appareil. Je réalise aussi mon petit défi de photo avec un masque vénitien (voir les défis du boulot ici). Nous enchaînons les bateaux et la marche dans les ruelles. Soline a du mal à marcher aussi longtemps, je la porte donc on transformant un maxi-lange en pagne.

L’après-midi, nous décidons de nous offrir un tour en gondole. La balade est super agréable et les enfants apprécient. Nous passons dans de tous petits canaux moins touristiques, et silencieux. C’est agréable de voir cette partie de Venise.

Nous rentrons ensuite tranquillement jusqu’au camping pour une bonne nuit récupératrice après une longue journée dans cette magnifique ville.