Luberon – Etape 1 – Marvejols à L’Isle-sur-la-Sorgue
Dimanche matin, 8h, prêts à prendre le départ.
Nous avons 3h45 pour pédaler pendant 30 km et rejoindre la gare de Mende. On se dit qu’on est large et on prévoit de prendre l’itinéraire sportif : passer par le col de Vielbougue. Étant donné que depuis 2 mois, on fait plus de cartons que de vélo et qu’on n’a jamais roulé avec nos vélos chargés, ça risque de l’être, sportif…
C’est donc à moitié confiants que nous partons. Laurent et Steph nous encouragent, on a l’impression de participer au tour de France, et on arrive finalement en haut après quelques pauses et les joues bien rouges pour Emily.
La descente se fait ensuite rapidement, nous récupérons, avant d’arriver sur le plat. Là, après quelques km, premier stress. Un rapide calcul nous fait comprendre que nous devons rouler à 12 km/h de moyenne pour arriver à l’heure pour le train… Sauf que ça continue à monter et qu’on tient péniblement les 10 km/h. Un collègue d’Emily partage la route avec nous quelques minutes et nous rassure, après ça descend et on devrait y arriver. C’est à ce moment qu’un bel orage éclate. Nous continuons sous nos ponchos, ce n’est pas agréable ni pour nous ni pour les enfants mais pas le choix, si nous ratons le train, nous ne pourrons pas être le lendemain au camping pour rejoindre la sœur d’Emily. On continue donc sous la pluie… On n’a plus de jus, l’impression de tout donner et ne pas avancer.
Nous arrivons finalement à la gare de Mende 10 min avant le départ du train. Ouf ! Et la bonne blague, il part avec 40 minutes de retard… On nous avait parlé à la gare de wagons spéciaux pour les vélos, mais dans la pratique, on a juste 2 crochets au plafond que nous ne pouvons pas utiliser car nos vélos sont trop longs. On les range donc comme on peut, en bloquant plusieurs strapontins…
Après plus de 3 heures de train et une bonne sieste pour Soline, nous arrivons à la gare de Nîmes. Et là, c’était vraiment sportif. Au lieu des 55 min de battement entre les 2 trains, nous en avons 15… On met un moment à savoir où on doit aller, et le temps de comprendre que nos vélos ne rentrent pas dans l’ascenseur, le train entre en gare alors que nous essayons péniblement de descendre les escaliers avec tout notre matériel. On a du enlever toutes les sacoches, tout descendre par les (trop nombreuses) marches d’escalier, tout amener jusqu’à l’escalator de l’autre quai… Là, Damien monte avec Soline et rentre dans le train avec son vélo sans sacoches. Sauf qu’il ne peut plus m’aider car il ne peut pas prendre le risque de laisser Soline et que les portes se referment. Il décide donc de rester là et bloquer le train. Pendant ce temps, avec l’aide d’un monsieur et son fils qui ont compris que j’étais en train de rater le train, on amène le 2ème vélo et les sacoches. Le monsieur se met en haut de l’escalator, que je redescends à contresens puis avec l’aide d’Hugo, on lance toutes les sacoches dans l’escalator. Imaginez la scène ! Je finis avec le Pino et Hugo, qui fait une chute bousculé par une sacoche qui dégringole. Plus de peur que de mal, on arrive enfin tous les 4, les 2 vélos et toutes les sacoches (c’était pas gagné ça). On reste dans le sas et on profite de la demi heure de train pour récupérer, compter les sacoches (on n’était vraiment pas sûrs de tout avoir) et cogiter sur l’état du matériel informatique. Aura-t-il survécu au lancé de sacoches ? Nous devrons attendre l’arrivée à Avignon pour être enfin rassurés.
Arrivés à Avignon, on a le temps. Une bonne heure avant la correspondance pour Cavaillon, le temps de changer nos vélos de quai si besoin. Sauf que le quai n’est annoncé que 20 min avant l’arrivée du train et que c’est environ le temps qu’il nous faut pour le changement avec tout notre bazar… Donc ça ne s’annonce pas si facile. Mais bonne nouvelle, on reste sur le même quai ! Le train arrive, on cherche le wagon vélo qui est à l’opposé de l’endroit où on attend. Le contrôleur par très sympa nous fait une réflexion sur notre vélo qui dépassait un peu du quai avant que le train arrive, nous dit qu’on aura du mal à trouver de la place puis… siffle le départ du train quand Emily s’apprête à monter dedans. Tant pis, on fait le forcing, on bloque les portes et on rentre. Direction Cavaillon ! Dans les starting-blocks pour la descente, on attend le nom de l’arrêt pour savoir si on est déjà à Cavaillon, et là, bonne surprise, le train s’arrête en fait à l’Isle-sur-la-Sorgue. Super, on vient d’éviter les 10 km de vélos prévus le soir. On vous passe le passage de la super passerelle avec démontage des sacoches, porté de vélo etc… Et en quelques minutes de vélo, on rejoint la tante et l’oncle de Damien, Marie-Claire et René, pour une soirée sympathique, avec baignade dans la Sorgue pour les plus courageux, puis une nuit reposante.
A retenir de ce premier périple en train :
– Prendre le train avec un tandem, c’est vraiment épuisant et stressant quand il y a plusieurs correspondances. Pour le retour, nous envisageons d’aller directement jusqu’à Nîmes, afin d’avoir un seul train à prendre sur la journée.
– Nous sommes vraiment très chargés. On commence déjà à voir ce qu’on a en trop et on a prévu de renvoyer un colis avec tout ce qui n’est pas indispensable.