Phnom Penh, Kep et Kampot

Du samedi 8 décembre au mercredi 19 décembre

Samedi matin, nous disons au revoir aux Pigeons Voyageurs, qui reprennent la route à 4 pour un mois. Normalement nous ne devrions plus nous croiser avant notre retour en France…
En partant pour la dernière fois à la piscine, nous trouvons un endroit où acheter des billets de bus moins chers pour Phnom Penh. C’est un bus de nuit en plus, parfait pour les 8 longues heures de trajet. On décide donc de partir le soir même à 21 heures. Le personnel très sympa nous aide à démonter les vélos et nous avons droit à de belles et confortables couchettes (enfin, surtout pour les plus petits comme moi car Damien est quand même obligés de bien se recroqueviller…). Les enfants s’endorment en 10 minutes. Quant à nous, il nous faudra d’abord nous habituer à la sensation d’être secoués comme dans une machine à laver… C’est que les routes ne sont pas très plates ici… L’arrivée à 5 heures du matin pique un peu mais les enfants ne se plaignent pas trop. 


Après une bonne sieste à l’hôtel, nous avons rejoint Romain, un voyageur à vélo qui fait une longue pause au Cambodge où il s’est installé et a trouvé du travail depuis un an. Nous l’avions contacté sur le réseau Warmshowers afin qu’il puisse nous garder nos vélos en attendant que Cyrielle les ramène en France. Romain est super sympa et il a accepté tout de suite 🙂

Le soir, il nous a invité dans un bar à jeux de sociétés, où nous avons passé un bon moment à papoter, discuter vélo et voyage. Romain arrivera d’ailleurs à nous montrer tous les bons côtés de Phnom Penh et nous comprenons pourquoi il se plait tant ici. 


A Phnom Penh, nous en profitons pour refaire un petit plein de tout ce qui peut se trouver en France 😀 Beaucoup de choses nous manquent, surtout aux enfants et on avoue qu’on est ravi de retrouver un centre commercial comme en France, alors que ça fait partie du genre d’endroit qu’on n’a même pas en Lozère. Soline est toute folle de retrouver des yaourts et on trouvera aussi des livres en français à l’Institut Français du Cambodge, ce qui redonnera de la motivation en lecture à Hugo. 

On réalise aussi de manière un peu brutale que « ben mince alors, c’est bientôt Noël !? » Ici, il y a des sapins de Noël partout et c’est la première fois que nous en voyons au Cambodge. Les enfants sont tout fous et commencent à réfléchir à ce qu’ils aimeraient recevoir. 

C’est dans cet immense centre commercial que nous allons aussi nous équiper pour notre nouvelle manière de voyager. On file chez Décathlon pour acheter un sac 70 litres pour Damien, un sac 50 litres pour moi et 2 sacs 20 litres que nous porterons devant avec le matériel informatique et ce dont nous avons besoin à portée de main. Hugo se choisit un joli cartable à roulette qui contiendra le matériel d’école et ses jeux et Soline un petit sac, dans lequel elle n’aura que ses jouets. Après un petit jeu de tetris à l’hôtel, nous sommes rassurés : tout rentre !

Nous en avons aussi profité pour faire nos visas pour le Vietnam. Comme nous restons 2 mois, nous avons besoin de visas de 3 mois qui ne peuvent pas être faits par internet. Les prix sont en fait beaucoup moins cher que si nous l’avions fait en France, c’est la bonne nouvelle 🙂 Pour une fois qu’on économise par rapport au budget prévu. 

Nous découvrons aussi l’application Grab, qui nous permet de réserver les tuk-tuk et les taxis beaucoup moins cher. 


Damien profitera du petit parking à scooters de l’hôtel pour démonter les vélos et faire de beaux cartons. Nous renvoyons donc en France 2 cartons de vélos de 30 kg chacun et 2 bagages de 23 kg chacun. On se sent super légers d’un coup ! 


J’ai passé une matinée à me balader avec les enfants pendant que Damien visitait le musée du génocide. Nous sommes allés jusqu’au palais royal, qui était fermé car le roi allait bientôt en sortir. Nous avons donc attendu avec les enfants, qui étaient ravis en voyant partir les motos de la garde royale et la voiture dans laquelle le roi se trouvait (même si avec les vitres teintées, on ne l’a pas vraiment vu). 

Nous nous sommes ensuite promenés au bord du Mékong et avons terminé dans un immense parc. Les enfants étaient ravis, depuis le temps qu’ils n’avaient plus vu de jeux pour enfants ! Je ferai par hasard la rencontre de Camille, volontaire bambou du centre Enfants du Mékong de Phnom Penh. Elle est en mission au Cambodge pour 2 ans avec son mari et ses enfants. Les volontaires bambou de Preah Vihear nous avaient parlé d’eux. Quel hasard quand même de la croiser dans une si grande ville 🙂 

Petit mot sur le musée du génocide par Damien :

Le musée du génocide prend place dans une ancienne école qui a été réquisitionnée par les Khmers pour emprisonner, torturer et liquider la population entre 1973 et 1975. La prison Tuol Sleng.
J’avais pourtant prévu de prendre quelques photos et vidéos mais la voix prenante de l’audioguide en français, la charge émotionnelle du lieu ne laissait aucun place à ce genre de fantaisie. Je garderais les images dans ma tête.
Malgré tout, ça été un choc de se faire raconter l’histoire des années Khmers pendant laquelle près d’un quart de la population (environ 2 millions de personnes) a été torturé, mis au travail forcé, puis exécuté en seulement 3 ans. De voir les photos de corps, des centaines de visages, les salles, les traces sombres séchées, les barbelés dans cette prison (une prison parmi les 190 du Cambodge) qui a accueilli, d’après les archives, près de 20 000 personnes durant les 3 années. Quand les Vietnamiens libérèrent Phnom Pen, seuls 7 survivants subsistèrent aux dernières exécutions réalisées à la hâte avant leurs fuite …
A la fin de la visite autonome grâce à l’audioguide, je passe devant une table où se tient un vieil homme aux cheveux blanc qui vend un livre. En face se tient un autre personnage avec un autre livre… En l’espace de deux secondes j’ai été rattrapé par l’histoire de mes deux heures de visites. L’Histoire avec son grand H était devant moi. Les deux derniers survivants de la prison, assis devant moi, avec leur histoire écrite qu’ils souhaitent partager au travers de leur livre. Quel choc. Tout au long de la visite, pour mieux supporter, j’avais mis de la distance avec les évènements douloureux qu’avaient subis le peuple Cambodgien… en  deux secondes ils reviennent en pleine face. C’était dur pour moi.
Je conseille vivement la visite de ce lieu avec l’audioguide indispensable pour plonger dans la pire histoire récente de l’humanité et trop méconnue par chez nous.


A Phnom Penh, nous avons aussi rencontré la famille Rouyer (Year round the world). Gilles et Léna sont partis à vélo avec leurs 3 enfants, Maëlle, Célia et Maxime. Nous les rencontrons juste au moment où nous laissons nos vélos mais ça nous a permis de passer deux très bonnes soirées en leur compagnie. Hugo et Maxime ont vraiment bien sympathisé et on passé leur temps à jouer aux légos.
Le 2ème soir, nous nous retrouvons aussi avec les Pigeons Voyageurs, qui ont pris des bus aussi et arrivent finalement beaucoup plus tôt que prévu à Phnom Penh. L’occasion pour eux de remettre le livre « L’homme qui marche » à la famille Rouyer afin qu’il continue le voyage avec eux. 


Samedi 15 décembre, c’est un nouveau départ pour nous. Les bagages sont très vite prêts et il n’y a besoin que d’un trajet pour tout descendre.

Nous prenons un tuk-tuk pour sortir de la ville et être sur la bonne route pour Kampot. A peine déchargés, nous sommes accostés par plein de taxis et nous commençons à avoir un peu peur que ce soit plus difficile que ce qu’on imaginait. Nous nous éloignons et attendons sur le côté avec notre pancarte « Kampot ». Les gens nous font des signes bizarres avec leurs mains. On a l’impression qu’ils disent qu’on est fous mais on comprend ensuite que quand ils tournent la main de cette manière, ça veut simplement dire « non ». Quelques taxis s’arrêtent puis finalement, après moins de 10 minutes, un pick-up nous propose de monter à l’arrière et de nous avancer sur la route de Kampot. Nous voici cheveux au vent, à l’arrière du pick-up. Soline, qui n’était au départ pas très contente de laisser les vélos (elle n’aime pas le changement et nous le fait souvent bien sentir…), retrouve le sourire.
Le pick-up nous laisse après une centaine de kilomètres et, moins de 5 minutes plus tard, nous sommes chargés par un cambodgien qui parle très bien le français (il a étudié en France). Il va a Kep et, vu que nous hésitions entre les deux villes au départ, nous décidons de le suivre jusqu’à Kep. Soline en profite pour faire une bonne sieste dans la voiture. C’était plutôt très facile cette première journée de stop.


Nous n’avons pas été séduits par la ville de Kep. Enormément d’expats français vivent ici et nous nous demandons un peu ce qu’ils trouvent à cette ville… Il y a bien un petit marché au crabes, où on peut trouver toute sorte de produits de la mer fraichement pêchés, mais il ne faut pas avoir envie d’y manger trop tard car à 19 heures, pratiquement tout le monde est parti…  Nous avons trouvé la ville sans âme et plutôt déserte. Bref, pour nous ça ne vaut pas le détour.

Nous avons tout de même passé un bon moment grâce à la rencontre de Ludovic, Sophie et leur fils César, rencontrés par hasard en partant à la plage. Les enfants se sont bien amusés ensemble et étaient contents de retrouver la mer. Ici, la plage est propre, l’eau chaude mais marron (contrairement aux îles du Cambodge où l’eau est transparente). C’est le week-end et il y a énormément de locaux qui se baignent. Toutes les femmes se baignent tout habillées. Je n’ose pas me mettre en maillot et je garde mon t-shirt pour me baigner.
Le lendemain, nous nous donnons rendez-vous pour aller voir le coucher de soleil ensemble. C’est vrai que ce coucher de soleil sur les îles est superbe ! Nous passons un bon moment ensemble et gardons contact pour le retour en France.


Nous avons loué deux scooters pour aller visiter « La plantation« , une plantation de poivre entre Kep et Kampot. Le poivre de Kampot est très réputé et c’est super intéressant de découvrir cette plantation. On a l’occasion de gouter le poivre, le sentir et le voir pousser. La plantation est aussi un beau projet social car ils emploient 150 salariés dont plus de 90 % de Khmers et ils financent une école au Cambodge. Nous avons aussi mangé sur place. Ils ont deux restaurants, un français et un khmer et devinez lequel nous avons choisi ? Oui, oui, nous étions les seuls touristes au restaurant français. Nous avons entendu « poulet rôti et pommes de terres sautées », le bonheur après deux mois de riz !

Le trajet aller retour en scooter était super agréable et m’a rappelé tellement de bons moments de ma période étudiante. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas et quelle sensation de liberté ! On a roulé très doucement évidemment avec les enfants. Les pistes secouaient un peu mais la plantation se trouve dans un cadre vraiment super sympa, aux abords du « lac secret ». Les enfants ont adoré aussi et Soline a même réussi à s’endormir sur le chemin du retour… 


Nous avons ensuite refait du stop en direction de Kampot. Cette fois-ci, c’est Soline qui arrête les voitures. La route est peu passante, on a un peu peur d’attendre longtemps mais en moins de 5 minutes, une voiture s’arrête. Notre chauffeur est guide dans la région et il va jusqu’à Kampot. En 30 minutes, nous voici arrivés.

Nous découvrons la ville, très sympa. C’est animé, le bord du fleuve est très agréable et nous y mangeons une très bonne pizza dans un restaurant italien (on vous a dit qu’on en avait marre du riz !? 😀 ) Nous regardons le coucher de soleil sur le fleuve et observons ensuite la ville s’illuminer de néons de toute part.
Le budget continue par contre à en prendre un coup ici car le Cambodge est beaucoup plus cher que la Thaïlande (et nous avons le même budget). Ici, même lorsque nous trouvons des logements vraiment bon marchés à 7 ou 8 dollars par nuit (les logements ne sont pas chers par contre), nous n’arrivons pas du tout à respecter notre budget car nous avons beaucoup de mal à trouver des repas à moins de 3,50 dollars par personne (environ 3 euros). Ca peut paraitre bon marché mais après la Thaïlande où on mangeait entre 0,75 et 1,25 euros par repas, ça fait cher pour nous ! Surtout vu le faible budget quotidien que nous avons prévu (22 € / jour en Asie).


Pour notre dernier jour au Cambodge, nous retrouvons une dernière fois les Pigeons Voyageurs (oui, ils sont plein de surprises et ils ont bien avancé à vélo depuis Phnom Penh). Nous passons une soirée super sympa ensemble. Et nous faisons une belle croisière pour aller voir les lucioles. Nous sommes à l’étage du bateau, assis par terre autour d’une petite table. Les barrières sont très basses et nous surveillons les enfants de près. Ils sont plutôt surexcités en plus… Petite surprise au moment de passer en dessous du pont : nous devons tous nous abaisser car sinon ça ne passe pas… Le genre de chose qui ne serait jamais autorisée en France mais que nous trouvons bien rigolo ici. Nous nous arrêtons près d’une mangrove et là, nous voyons plein de petits points de lumière qui clignotent comme une guirlande et se déplacent. Voilà les lucioles ! Ca a un petit côté magique, on adore 🙂 

11 réponses

  1. decremps dit :

    bonjour a tous je vous ai envoyé un texto pour vous souhaiter une trés bonne année 2019 je ne sais pas si vous l avez reçu alors par le biais de ce mail je vous souhaite a tous toutes les meilleures choses pour cette nouvelle année ,bonne route et a bientot .

    • Emily dit :

      Merci Pierre 🙂 Je vous souhaite aussi une très bonne année et plein de bonnes choses pour 2019. J’ai bien reçu le sms, merci beaucoup 🙂 mais dans les changements entre la carte SIM locale et celle de France, j’ai oublié de répondre, désolée… A bientôt.

  2. BROUSSEY Odile et Michel dit :

    Ben dis donc. Toi qui disait que tu écrirais moins …. Heureusement, pour notre bonheur , tu as repris la plume avec courage et c’est bien agréable. Petite mention spéciale pour la photo de Soline sur le bord du fleuve (comme si elle péchait) A très bientôt . On vous embrasse

  3. Massé dit :

    Bonne année les cyclomondistes !

    A pied, en stop, en tuk-tuk, … on vous souhaite une belle poursuite de voyage, avec encore le plein de rencontres, de découvertes, d’émotions … !
    Grosses bises et bon courage à vous quatre !
    Laure et Patrick

  4. salles florence dit :

    Merci pour ces jolies photos…Quelle magnifique aventure vous offrez aux enfants…( et à vous mêmes!)
    Hâte de découvrir la suite..
    Florence

  5. Véronique CHIGGIATO-MORIZOT dit :

    Paix et sérénité pour cette année et la poursuite de ce merveilleux voyage. Merci encore pour tous ces partages. Je vous embrasse tendrement. Véronique

  6. Crepeau dit :

    Super le récit!merci.toujours plaisant de vous suivre dans vos aventures.Je vois que vous faites beaucoup de rencontres, ce qui doit être agréable et motivant.
    Bon périple
    Bises fraîches de lozere.

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