Semaine 22 : de Perivolos (Santorin) à Ligaria (Crète)

Lundi 24 septembre, nous partons à midi pour Fira. Aujourd’hui, nous allons visiter le volcan.

Nous descendons d’abord les marches jusqu’à l’ancien port de Fira. Il n’est accessible qu’à pieds, en téléphérique (très cher) et à dos d’âne. Nous croisons d’ailleurs des ânes et des mules dans toute la descente, attendant tout harnaché sur une marche, sans eau et en plein soleil, qu’il faille monter ou descendre des touristes, parfois bien trop grands ou lourds pour eux. Ce qui suffit à me dissuader de les utiliser. Il y en a beaucoup et les marches sont bien marquées par leur passage, et les crottins et urines qui les recouvrent gâchent un peu la beauté du lieu.

La descente se fait assez facilement, même si nous devons un peu presser les enfants pour arriver à l’heure pour le bateau. A 14 heures, nous partons sur un bateau en bois, en direction de l’île de Nea Kameni. Dès l’approche de l’île, c’est très impressionnant de voir la lave de si près. Nous recevons à l’entrée un petit prospectus qui explique les différentes coulées de lave des différentes éruptions. Notre guide nous explique en anglais l’histoire du volcan, qui est toujours actif et nous grimpons jusqu’au 3ème cratère, où nous pouvons observer de la fumée qui s’échappe du côté avec une forte odeur de soufre. La dernière éruption date de 1950 mais notre guide nous rassure, ils n’en prévoient pas pour aujourd’hui. L’île et la vue sur Santorin sont vraiment impressionnants. On en prend plein les yeux.

Nous partons ensuite en direction de l’île de Palea Kameni, afin d’aller nager dans les sources d’eau chaude. Ceux qui désirent plonger se préparent et les enfants dénotent sur le bateau avec leurs masques et leurs brassards 🙂 Tout le monde saute du bateau mais les enfants ont le droit de descendre à l’échelle. Je reste sur le bateau et observe de loin. L’eau en bas du bateau est en fait assez froide et il faut nager un peu avant d’atteindre l’eau chaude. Les enfants s’accrochent à Damien et Julien et sont très contents de leur baignade. Après 3 heures de croisière, nous rejoignons le port de Fira. Nous devons remonter les marches. Il fait assez chaud, les enfants n’ont pas très envie et c’est plus difficile de resister aux ânes. Mais nous remplissons bien le rôle en portant les enfants comme des mules 🙂 Nous sommes contents d’arriver en haut des 588 marches !

Le mardi, nous repartons à Oia en bus. La ville est vraiment magnifique. Elle est aussi extrêmement touristique et il y a beaucoup de monde et beaucoup de boutiques de luxe. Nous déambulons dans les ruelles et nous prenons notre propre photo carte postale de Oia, avec les deux églises aux toits bleus. On ne se lasse pas de prendre plein de photos et vidéos. C’est tellement beau !

Nous rentrons en fin d’après-midi. Nous pensions aller à la plage mais il y a trop de vent ce soir.

Je prépare un glaçage pour le gâteau d’Hugo et nous le décorons avec les enfants. Nous le fêtons avec quelques jours d’avance, pour qu’il puisse souffler ses bougies en présence de son parrain. Il est très content de recevoir un appareil photo de grand, afin de prendre ses propres photos et vidéos souvenirs du voyage.

Mercredi, nous partons visiter Akrotiri. Le départ est un peu compliqué, avec un premier bus qui nous regarde mais ne s’arrête pas… Le suivant s’arrête mais veut faire payer les enfants (qui ne paient pas depuis le début) et nous oblige à les prendre sur les genoux pour ne pas payer. Il est assez peu agréable, comme beaucoup ici, malheureusement… Est-ce une saturation en fin de saison par rapport au trop plein de touristes sur cette île ? En tout cas, c’est bien dommage, et c’est très différent du reste de la Grèce. Nous devons ensuite changer de bus. Nous attendons très longtemps dans le vent et discutons avec Claire, une française, qui nous apprend que tous les ferrys sont annulés à cause de la tempête. Le bus arrive enfin, s’arrête, charge les 3 jeunes grecques du coin et… repart pendant que les suivants essaient de grimper, de manière assez dangereuse, en laissant tous les touristes en plan. Alors, ça, c’est fort ! Et ça en montre beaucoup sur la mentalité d’ici. On fait finalement les 2,5 km à pieds, un peu énervés.

Nous visitons la ville préhistorique d’Akrotiri qui a été recouverte de cendre lors de l’éruption du volcan, il y a 3500 ans. Les habitants ont eu le temps de quitter la ville mais on été rattrapés en mer par un énorme tsunami. La citée minoenne a donc été conservée et c’est très impressionnant de la découvrir et voir à quel point ils étaient avancés. Nous sommes très impressionnés par leurs bâtiments avec canalisations, toilettes, fenêtres, portes, escaliers et bien d’autres choses qui les différencient finalement peu de notre civilisation. C’est vraiment étonnant à l’époque de la préhistoire de voir que tout cela existait déjà dans certaines civilisations. Nous aurions aimé visiter le musée par il n’est pas au même endroit, dommage…

Nous marchons ensuite en direction de la Red Beach, une plage au sable rouge et bordée de falaises rouges. C’est impressionnant ! Nous n’avons pas l’occasion de nous baigner car le vent est très fort et il ne fait pas très chaud, mais ça nous permet de voir l’endroit avec un peu moins de monde. Les vagues ici sont moins grosses qu’à Perissa, où elles étaient vraiment impressionnantes, et certains courageux se baignent quand même.

De retour à l’hôtel, Damien termine l’étanchéité de la tente. Nous nous renseignons aussi sur les ferrys et nous avons la confirmation qu’aucun bateau n’a pu circuler à cause de la tempête. Ce sera probablement le cas demain aussi mais nous devons attendre le matin pour savoir si nous pouvons partir ou pas…

Jeudi, nous disons au revoir à Julien qui a son avion le matin. Nous sommes très contents d’avoir passé une bonne semaine de vacances avec lui et on sait qu’on le revoit dans moins d’un mois lors de notre escale à Paris.

Nous avons la confirmation que les bateaux ne circulent pas aujourd’hui non plus… Nous arrivons à transférer nos billets au lendemain, si les bateaux ont le droit de naviguer, et nous négocions avec l’hôtel une nuit supplémentaire pour un coût pas trop excessif. Etre coincé sur Santorin peut paraître sympa mais tout est extrêmement cher ici et ça risque vite de faire mal au portefeuille.

Les enfants bravent le froid car Hugo a très envie de tester son nouvel appareil sous l’eau. Ils n’y resteront pas très longtemps mais assez pour faire quelques tests et bien s’amuser.

Nous nous occupons aussi de remonter la tente, que Damien a minutieusement imperméabilisée avec l’aide de Julien ces derniers jours. Nous ne sommes pas convaincus du résultat. La colle laisse un dépôt pas joli du tout, qui se colle l’un à l’autre quand nous plions la tente et qui commence déjà à s’effriter. Nous avons contacté Campz, le site sur lequel nous avons acheté notre tente, à la demande de Helsport, le fabricant. Nous espérons qu’ils pourront nous trouver une solution rapidement car nous craignons maintenant la moindre pluie. Dire que nous avions choisi une tente haut de gamme afin d’éviter ce genre de problème…

Vendredi matin, j’attrape mon téléphone dès le réveil afin de savoir si nous pouvons partir. C’est bon, la tempête s’est calmée et les bateaux peuvent enfin naviguer. Le vent a par contre laissé la place à la pluie, qui tombe bien. Ca faisait longtemps mais ça arrive le jour où nous devons remonter sur nos vélos.

Nous avons bien le temps car notre bateau n’est qu’à 17h30 mais nous devons quitter l’hôtel avant 11h. C’est justement l’heure à laquelle la pluie s’arrête. Youpie ! Nous décidons donc de tracer directement en direction du port, afin d’espérer faire la route au sec. Nous pourrons nous abriter là bas si besoin. Finalement, nous aurons de la chance car nous n’aurons plus une goutte de la journée.

Nous avons d’abord une montée de 6,5 km, puis nous devons redescendre les lacets vers le port. C’est beaucoup plus facile dans ce sens et nous arrivons sans peine en haut de la côte. Lorsque nous arrivons aux lacets, nous voyons plein de voitures à l’arrêt. Des gens sortent des voitures et nous pensons d’abord qu’ils en profitent pour faire une belle photo de la caldeira. Mais ce n’est pas du tout ça, il s’agit en fait d’un énorme bouchon qui va jusqu’au port. Nous dépassons tranquillement tous les véhicules, avantage de notre moyen de transport. Lorsque nous arrivons plus bas dans les lacets, c’est beaucoup plus animé. Nous voyons des gens descendre des bus et navettes, courir dans les lacets en traînant leurs valises, les enfants dans les bras et assez paniqués. Toutes ces personnes sont sur le point de rater leur bateau et font les derniers kilomètres en courant comme des fous. C’est vraiment surréaliste ! Nous prenons quelques bagages à une dame absolument surchargée et paniquée, dont le mari et le fils sont montés sur un scooter qui fait des aller-retours pour aider les gens. Leur ferry est à quai et le départ est imminent mais ils arriveront à l’avoir, comme beaucoup d’autres personnes qui arrivent à perte d’haleine dans la soute du ferry.

Le port est vraiment minuscule, avec un seul quai et, encore plus que d’habitude, il y a des véhicules et des gens partout. Tout le monde est stressé, pressé, ça grouille dans tous les sens. On nous explique que tous les bateaux qui n’ont pas pu partir les 2 jours précédents partent aujourd’hui, en plus du trafic normal, ce qui explique que ce soit autant surchargé.

Nous cherchons un endroit pour manger à un tarif raisonnable mais ici, plus qu’ailleurs encore, ce n’est pas possible. Les boissons sont à 4 euros, les sandwichs à 10, tout est excessif. Nous décidons donc d’attendre patiemment dans la zone d’attente et d’improviser un petit pique-nique. Nous avons l’occasion de papoter avec beaucoup de français qui débarquent à Santorin, hallucinant sur le bazar ambiant et attendant que leur bus arrive en bas des lacets pour pouvoir rejoindre leur hôtel.

Vers 17 heures, nous nous dirigeons vers le quai, dans l’attente de notre bateau. Un énorme ferry est à quai, depuis bien plus longtemps que prévu, mais les gens continuent d’arriver en courant. Il finira par partir, après un nombre incalculable d’appels, quittant le quai avec la soute ouverte et les gens entassés dans le garage. Afin de pouvoir transporter tout le monde, les bateaux  quotidiens n’ont à priori pas été doublés mais sont juste hyper remplis.

Les bateaux se succèdent sur l’unique quai et le nôtre arrive avec environ une heure de retard, ce qui n’est pas si mal compte tenu des circonstances. L’embarquement se fait en express, tellement rapidement que les billets ne sont pas vérifiés avant de partir et 2 personnes doivent courir et faire redescendre la passerelle car ils avaient embarqué dans le mauvais bateau. Dans ce bateau, les places sont numérotées et nous avons 4 places dispersées dans tout le bateau. Nous mettons les enfants sur le même siège, avec un dessin animé. La journée a été assez longue pour eux et le bateau tangue tellement qu’il est impossible de jouer. Nous restons près d’eux, assise par terre pour ma part, luttant contre le mal de mer. Heureusement que le trajet n’est pas long.

Nous arrivons à Heraklion avec 2 heures de retard. Nous avons 12,5 km pour rejoindre la maison de notre hôte Warmshowers. Nous espérions faire au moins le début de jour mais là, c’est foutu. Il est tard, nous sommes fatigués mais il faut rouler. La sortie de la ville se fait assez facilement et Jens nous attend en bas de la côte qui mène chez lui. Il fait avec nous les 3,5 derniers kilomètres et nous arrivons vers 22h30. On s’installe dans leur chambre d’amis et les enfants vont au lit directement. Margarita arrive peu de temps après nous. Elle travaillait jusque tard le soir. Tout le monde est bien fatigué donc on ne s’éternise pas et on file au lit.

Samedi 29 septembre, Hugo a 7 ans 🙂

Nous nous réveillons à 9 heures et prenons le temps au petit déjeuner de discuter avec nos hôtes. Jens est danois, Margarita est espagnole et ils parlent en anglais entre eux. Margarita parle aussi français et nous discutons dans les deux langues. Nous passons un bon moment à parler et en apprendre plus sur la Crète.

Nous partons à 11h30, sous la pluie. Ils en annoncent beaucoup aujourd’hui mais il faut partir. Finalement, il pleuvra un peu toute la journée mais par petite averses pas bien méchantes, alternées par de belles éclaircies.

Arrivés à Héraklion, nous nous arrêtons dans un parc pour montrer la première surprise à Hugo. Il a déjà soufflé ses bougies et reçu ses cadeaux avec un peu d’avance mais nous voulons que ce soit une journée spéciale pour lui. Damien a réalisé, avec l’aide des amis et de la famille, une belle vidéo pour Hugo. Il découvre ses amis et la famille qui lui chantent “joyeux anniversaire” et lui disent des petits mots. Il est super content, ça lui fait vraiment plaisir de voir tout le monde et il a le sourire pendant toute la vidéo.

Nous allons ensuite manger au Mac Do, avant de prendre la direction du camping d’Héraklion. Il est à l’ouest d’Héraklion et nous avons au total 30 km depuis la maison de Jens. Sur le chemin, nous sommes alertés par la famille, des amis et des personnes qui nous suivent sur le site qu’un Medicane (contraction de mediterranean hurricane) devrait arriver sur la Crète aujourd’hui ou demain. Nous avons même reçu un mail d’Ariane, le service du gouvernement qui avertit en cas de problème dans le pays où on se trouve. Si on suit les instruction des médias français, ils conseillent de ne sortir que si nécessaire… Donc faire du vélo le long de la mer n’est peut-être pas la meilleure des idées… Nous sommes au nord et c’est l’ouest qui devrait être le plus touché mais nous allons tout de même nous renseigner. Au camping, la gérante n’est pas du tout tracassée par ce cyclone et nous assure qu’ils n’ont jamais de phénomènes extrêmes par ici. C’est d’ailleurs le discours que tous les Crétois tiendront à propos du Médicane, qui ne les tracasse pas le moins du monde. Elle nous fait par contre un prix spécial pour une mini maison, à la place de planter la tente. Nous acceptons avec plaisir, c’est quand même plus rassurant que la tente.

Hugo a repéré sur la route les publicités pour le Dinosauria Parc, que nous avions prévu de faire le lendemain. Nous arrivons trop tard pour y aller donc nous nous en tenons à la surprise prévue : visiter le Cretaquarium. L’aquarium est assez grand et les enfants ont adoré. Hugo est très content et me souffle avant de s’endormir que c’est sa meilleure journée d’anniversaire.

Dimanche, nous quittons le camping et faisons notre premier arrêt au Dinosauria Park. Nous avions retrouvé des gens souriants en Crète, ce qui nous changeait de Santorin, mais la personne au guichet fait clairement figure d’exception. Elle est extrêmement désagréable et ne nous aide pas à comprendre ce qu’ils proposent exactement (parc, cinéma, planetarium,…). La visite du parc est assez rapide. Ce n’est pas très grand mais les enfants aiment les répliques de dinosaures, surtout celles en taille réelle. Pour les adultes, le parc est plutôt décevant mais tant que ça plait aux enfants… Hugo et Damien vont voir un petit film en 5D pendant que Soline joue dans le sable à déterrer un squelette de dinosaure. Nous mangeons ensuite sur place avant de reprendre la route pour retraverser Héraklion d’est en ouest. Le medicane a du passer à côté de la Crète car il n’y a pas de vent et, contre toute attente, nous avons une journée ensoleillée. 

Ce soir, c’est Nikolaos qui nous accueille pour la nuit. Après un petit détour suite à une erreur de localisation sur le site Warmshowers, nous arrivons chez lui. Il nous propose de garder nos vélos dans un grand garage et nous emmener ensuite dans une maison près de la mer. Nous allons d’abord au restaurant avec Nikolaos et sa copine et des amis à eux nous rejoignent. Il prend le soin de choisir un restaurant avec des jeux pour les enfants et nous offrira notre repas. Quelle générosité !

Nous papotons pendant le repas et on apprend qu’il a fait cet été un périple à vélo d’Angleterre (où il étudiait), jusqu’en Crète en seulement 1 mois, avec des étapes jusqu’à 140 km par jour ! Nous passons un très bon moment au resto à faire leur connaissance et ils nous emmènent ensuite à Ligaria, à 15 kilomètre d’Héraklion, dans un appartement de famille. C’était impossible pour nous de venir ici à vélo (et surtout d’en repartir) car il faut descendre avec des pentes énormes jusqu’en bord de mer. Surprise en arrivant à l’appartement qui est super agréable et à 10 mètres de la mer ! Nikolaos nous propose de rester 2 nuits pour profiter de la mer le lendemain et de venir nous rechercher mardi à 8h pour nous ramener à nos vélos. Nous acceptons avec plaisir, en réalisant la chance de bénéficier d’un endroit comme celui-ci gratuitement 🙂

6 réponses

  1. jean paul thomas dit :

    C’est toujours un plaisir de vous lire et de découvrir vos très belles photos. Nous aussi, ici entre Grasse et Cannes, avons retrouvé le soleil ; mais nous avons eu de gros épisodes pluvieux, commencés Dimanche passé où nous avions la visite du clan jpc51. Et ce bleu, que je regarde maintenant par la fenêtre de mon bureau parait bien palot à comparer du vôtre (mais peut-être les photos saturent-elles ?).
    petit détail technique : professeur de physique chimie, j’avais l’habitude de faire copier à mes élèves la phrase suivante: le soufre souffre-t-il quand on l’écrit avec deux f ?
    Bon courage et merci encore pour vos envois.

  2. Lebas dit :

    Bonjour les Cyclos
    Joli reportage dans de super sites, avec de belles aventures.
    Bon anniversaire à Hugo.
    Bonne continuation
    Bien à vous
    Dominique Annie

  3. decremps dit :

    un bon anniversaire a hugo ,encore une fois merci de nous faire voyager ,bonne continuation et surtout bonne route .

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