Vietnam : passage de frontière et Delta du Mékong

Du jeudi 20 décembre au vendredi 28 décembre

Le 20 décembre, nous reprenons la route en direction de la frontière Cambodge/Vietnam. Nous marchons jusqu’à la route principale, sortons notre belle pancarte « Vietnam – Ha Tien » et attendons seulement quelques minutes avant que le premier véhicule s’arrête. Et c’est une première pour nous : nous allons voyager dans la remorque bien remplie d’une sorte de petit tracteur. Il propose de nous amener gratuitement une trentaine de kilomètres plus loin, jusqu’à un grand carrefour. Parfait 🙂 On constate après seulement quelques mètres que nous n’irons pas très vite car il s’arrête tout le temps, que ce soit pour charger de la marchandise, en livrer, laisser monter et descendre des gens. Bref, on a le temps donc pas de soucis.
Nous trouvons tellement rapidement le 2ème véhicule que je n’ai même pas le temps de regarder ce qu’il y a dans le petit magasin à côté duquel nous nous sommes posés. Nous sommes cette fois dans une voiture qui nous laisse à la frontière. C’est tellement simple et agréable de faire du stop ici 🙂

Nous voici donc avec nos sacs à dos pour notre premier passage de frontière à pieds. Tout se passe très bien, nous faisons d’abord faire notre tampon de sortie puis passons par un questionnaire médical (qui est probablement uniquement là pour nous prendre 1 dollar mais qui a l’air officiel quand-même…), et nous dirigeons ensuite juste à côté. Nous obtenons rapidement nos passeports, vu que nous avons déjà nos visas.

De l’autre côté de la frontière, nous mangeons dans un petit boui-boui, pour beaucoup moins cher qu’au Cambodge. Bonne nouvelle, le coût de la vie ici est bien moins cher. Nous voilà rassurés.
Nous nous préparons ensuite à aller faire du stop mais les Vietnamiens ne veulent pas nous laisser faire car nous avons des enfants… Ils nous proposent de prendre un bus gratuitement jusqu’à Ha Tien, ce que nous acceptons.
Nous sommes seulement à quelques kilomètres du Cambodge mais tout est différent ici. Il y a beaucoup plus de monde, de motos et surtout, de bruit !! Nous retrouvons des supermarchés mieux achalandés et aussi des gens qui s’engueulent 😀 Ca peut paraitre bizarre mais après 2 mois dans des pays où les habitants ne montrent pas leurs émotions et n’élèvent jamais la voix, ça nous étonne de voir une altercation entre deux Vietnamiens.

Le lendemain, nous nous rendons à l’extérieur de la ville pour faire du stop en direction de Can Tho, qui se trouve à plus de 200 kilomètres. Nous sommes juste avant un long pont et nous préparons notre plus beau sourire. Et là… C’est très différent du Cambodge. Plein de Vietnamiens viennent nous voir, nous expliquent que nous devons aller à la gare routière, insistent… Après un long moment et un discours toujours identique de la part de tous ceux qui s’arrêtent, nous finissons par accepter « l’aide » d’un Vietnamien qui nous amène en 2 trajets sur sa moto jusqu’à la gare routière (oui, oui, avec nos gros sacs à dos…). Il nous avait dit qu’on pouvait avoir un bus vraiment pas cher mais ça s’annonce impossible… Comme toutes les autres personnes que nous avons rencontrées, il ne comprend absolument pas le principe du stop. Et quand nous lui expliquons le principe et que nous souhaitons voyager dans les véhicules de personnes qui vont au même endroit que nous, il nous demande si on pourra se payer le bus s’il nous donne 10 dollars… On est super mal à l’aise et on ne veut absolument pas d’argent… On lui explique que nous allons payer nous même pour le bus et on le remercie.
Après un repas pris à la gare, nous décidons de retourner tenter notre chance. Si vraiment nous n’y arrivons pas, nous dormirons à l’hôtel juste à côté cette nuit et nous prendrons un bus le lendemain…

Après une bonne demi heure d’attente, nous avons finalement la chance de voir une voiture s’arrêter. Le conducteur, très gentil, rentre chez lui à Can Tho, après sa semaine de travail à Ha Tien. Il parle anglais et nous pouvons parler de beaucoup de choses avec lui. Il nous interroge d’ailleurs sur les gilets jaunes (c’est étonnant le nombre de personne qui nous en parle depuis le Cambodge), et envie notre droit à la manifestation. Il se confie sur l’emprise de la Chine sur le pays, sur le communisme vietnamien, le fait que l’état contrôle vraiment tout et nous avoue avoir très envie de quitter le pays… Le genre de conversation qu’il n’aurait pas le droit d’avoir avec d’autres personnes de son pays ! Après 4 heures pour 200 km sur des routes qui grouillent de monde, surtout de scooters, nous arrivons dans la grande ville de Can Tho. 

Nous passons quelques jours à Can Tho. Nous en profitons pour acheter des masques. Pour la pollution et la poussière, ce sera bien pratique. Nous remarquons aussi les jolies décorations de Noël de la ville.
Mais ce qui nous marque le plus, c’est le bruit !!! Et nous avons énormément de mal à le supporter… Entre les klaxons incessants, la circulation, les enceintes disposées devant les magasin avec la musique à fond… Nos oreilles souffrent vraiment et nous n’arrivons pas du tout à apprécier.
Nous découvrons aussi la circulation dans la ville. Il y a des scooters partout, dans tout les sens. Ici, les gens roulent super lentement, en faisant toujours attention à ce qui se passe devant eux, en klaxonnant toutes les 3 secondes pour avertir de chaque changement de trajectoire… Et pour traverser ce joli bazar, il ne faut pas espérer qu’une seule voiture s’arrête, mais il faut avancer en ligne droite, tout doucement et laisser les autres nous esquiver… Pas très rassurant mais on remarque que tout le monde fait comme ça et que ça se passe finalement bien.

Petite particularité du Vietnam par rapport au Cambodge, tout le monde porte un casque sur les scooters (sauf les enfants) et on trouve de grands magasins de casques, de toutes les couleurs et certains avec une découpe qui permet d’avoir les cheveux attachés. Ils sont aussi très bons marchés (on en trouve pour 5 euros) mais au niveau sécurité, ça parait très light quand-même…

Nous avons choisi de faire l’excursion proposée par notre hôtel pour aller visiter les marchés flottants de Can Tho. Et là… je vous enlève tout le suspens mais c’est vraiment à éviter ! Nous avons été super déçus.
Nous nous sommes levés à 4 heures du matin pour arriver après 10 minutes de taxi et 1h30 de bateau au marché flottant de Cai Rang. Le marché flottant est en fait un ensemble de bateaux de fruits et légumes et, normalement, il est bien animé et les vietnamiens viennent y faire leurs achats dès 5h du matin. Sauf qu’on avait surtout l’impression que tout le monde était en train de se réveiller et il n’y avait que des bateaux de touristes qui tournaient au milieu des grosses embarcations… Personne n’achète, aucun vietnamien en vue… On n’a pas du tout l’impression d’être dans un marché. Sommes nous trop tôt ? D’après nos recherches, non ! Mais on ne l’a peut-être pas vu le bon jour… (même si beaucoup de touristes ont eu la même déception et la même sensation que nous…)
Nous faisons ensuite une halte dans une usine qui fabrique des nouilles de riz. Les enfants sont contents de voir le fonctionnement, très artisanal et de pouvoir participer. Nous avons l’impression que cette usine n’existe que pour les touristes mais ça avait le mérite d’être intéressant.
Nous repartons ensuite pour plus d’une heure de bâteau pour le marché flottant de Phong Dien. Nous arrivons au milieu de toutes petites barques de fruits, avec des vendeuses pressées de nous faire acheter quelque chose et on se demande « c’est ça, le marché ? ». Ca ressemble plus à un attrape touriste qu’autre chose, il y a 10 petites barques de vendeurs, aucun locaux qui achètent mais uniquement des touristes aux gilets de sauvetage orange fluo (qu’on nous a d’ailleurs demandé d’enfiler plus d’une heure après le départ, quand il commençait à faire jour 😀 ).
Bref, grosse déception… Et lorsque nous demandons à notre chauffeur combien de temps il nous faut pour rentrer, il nous indique que nous en avons pour 3 heures de bateau (à 5 km/heure, ça ne va pas très vite) ! Ca fait déjà 3h que nous sommes dans ce bateau, les enfants commencent à s’impatienter et nous nous imaginons mal continuer pour 3 heures supplémentaires. nous finissons donc par demander de nous déposer près d’une route et nous prenons un taxi pour rentrer en 15 minutes au lieu de 3 heures. Le gros flop de notre voyage !

Can Tho, c’est aussi la ville où nous avons fêté Noël 🙂 Pour le coup, nous avons réussi à nous mettre dans l’ambiance car la ville est bien décorée et nous avons même croisé des pères Noël en scooter. Hugo a dessiné un sapin de Noël, que le père Noël a bien trouvé dans la chambre d’hôtel pour amener aux enfants quelques cadeaux et bonbons. Nous avons même réussi à trouver une magnifique bûche de Noël pour l’occasion 🙂

Nous refaisons une tentative de stop à Can Tho. Nous prenons d’abord un taxi pour sortir de la ville et avoir une chance de trouver quelqu’un qui accepte de nous charger. Mais ici, seuls les bus s’arrêtent et les Vietnamiens nous aident en les négociant pour que nous voyagions à petit prix. Et nous terminons dans un sleeping bus ! Ce n’était pas l’objectif du jour mais nous sommes contents de découvrir ces bus dans lesquels les Vietnamiens voyagent de jour comme de nuit et nous arrivons à Vinh Long.

Le 27 décembre, c’est un jour très important pour nous ! Nous partons tous les quatre sur notre scooter pour rencontrer Trung Chanh, notre filleul Enfants du Mékong. L’hôtel n’a qu’un seul scooter donc nous faisons comme les locaux, à 4 dessus… Et finalement, c’est plus pratique car je peux faire le co-pilote et Soline, qui a tendance à s’endormir sur tout ce qui roule, est bien calée entre nous deux. Il y a environ 25 km, donc une bonne heure de route en scooter.
Nous parrainons Trung Chanh (cliquez ici pour en savoir plus) et entretenons une correspondance régulière avec lui depuis un an. Le rencontrer, ainsi que sa famille, est un moment vraiment très émouvant pour nous. Nous rencontrons toute la famille (sa mère, sa grand-mère et sa soeur), sauf son père qui travaille. Nous partageons tous un très bon repas et discutons avec l’aide de deux bénévoles qui nous accompagnent. 
Trung Chanh nous montre son tout petit vélo, très vétuste. Il est vraiment trop petit pour lui, tout rouillé et n’a plus de freins… Nous décidons de lui en offrir un nouveau. Nous avons réalisé une cagnotte pour offrir 16 vélos à des enfants du Cambodge et il nous parait normal qu’il en soit de même pour notre filleul. Nous partons donc avec lui jusqu’à un magasin de vélo, où Trung Chanh choisit un grand vélo qui pourra l’accompagner jusqu’à la fin de sa scolarité. 
Vient le moment de se dire au revoir et peut-être à une prochaine fois si nous avons l’occasion de revenir au Vietnam… Moment émouvant où les enfants se font de grands câlins 🙂 

Au retour de chez Trung Chanh, nous dépassons les One Bike for Two, qui nous rejoignent pour la soirée à notre hôtel. Alexis et Emilie sont partis en tandem Pino de France, avec une remorque remplie de lunettes, qu’ils amènent à une association au Cambodge. Nous papotons un moment au bord de la route, avant de faire un bout de route et prendre le bateau ensemble. C’est qu’ils roulent super vite à deux sur leur vélo ! On aurait aimé atteindre une telle vitesse avec les nôtres 😀 
Nous passons une super soirée puis matinée ensemble, à papoter voyage et nous rappeler nos bons souvenirs. 

Dans le prochain article, nous rejoindrons la côte vietnamienne pour y passer le Nouvel An.

N’oubliez pas notre cagnotte Enfants du Mékong, nous avons toujours besoin de vous !
Elle atteint maintenant 619 euros, un grand merci à tous les participants 🙂
Et pour ceux qui n’ont pas encore participé, si vous donnez tous 1 euro, nous atteindrons notre objectif de 1000 euros pour offrir 16 vélos au centre de Preah Vihear au Cambodge 😉

2 réponses

  1. Solignac dit :

    Toujours autant de plaisir a vous suivre.

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