Semaine 9 : de Porec à Zadar

Lundi 25 juin, nous reprenons la route en direction de Rovinjsko Selo. Les boutons de Soline continuent à partir et revenir mais le médicament fait bien effet. Nous ne connaissons pas la cause de cet urticaire et nous méfions donc de tout ce qui peut être particulier dans son alimentation.

Nous nous réveillons sous la pluie et serons sous la pluie toute la journée (avec toujours un petit bout de ciel bleu au loin, mais pas pour nous…) La route monte assez longtemps, pour redescendre au niveau du Canal de Lème et ensuite remonter le Fjord, avec une belle côte à 7% pendant 3 km. J’y vais doucement afin de ne pas me blesser et Damien m’aide parfois en me poussant. Les voitures roulent vite et assez près de nous et un chauffard croate nous fera même une frayeur en klaxonnant comme un fou et en nous collant au moment de nous dépasser. Sympathique…

Nous arrivons ensuite chez Elsa et Nicolas (couchsurfing), qui habitent au milieu de la forêt, à 3 km des autres habitations. Elsa est très sympathique et nous montrera leur mode de vie particulier. Ils vivent en effet sans eau courante (récupération de l’eau de pluie), avec des panneaux solaires pour l’électricité (donc le frigo uniquement en été) et des toilettes sèches dans une petite cabane. Ils arrivent à être en autonomie pour les légumes, la viande et les céréales et visent l’autonomie total dans quelques années. Ce sont aussi de artistes de rue et Elsa a voyagé pendant 6 ans avec une roulotte et des chevaux. Les enfants étaient très contents de jouer avec les 2 filles d’Elsa, Zélie et Mina et nous avons eu la chance de dormir dans leur caravane. Les enfants ont adoré et j’avoue que moi j’ai rêvé que je voyageais en mini van. Le confort me manquerait ? 😀

Elsa nous apprendra aussi que le salaire minimum en Croatie est de 250 euros par mois. Quand on voit que les supermarchés sont souvent plus chers qu’en France, nous nous demandons bien comment font les croates. Leur solution, avoir des chambres et appartements pour faire de l’argent avec les touristes.

Le lendemain, nous prenons des chemins de terre et petites routes pour rejoindre Pula. Nous arrivons à trouver des routes secondaires et ca fait du bien.

Le point moins sympa, c’est le passage devant une énorme décharge et son nuage de Goélands. Ça nous gâche un peu le chemin bien agréable que nous venons de faire.

Nous arrivons à Pula le soir et nous mettons à la recherche d’un hébergement. Nous prévoyons de prendre le ferry le lendemain en direction de l’île de Cres en espérant y trouver moins de circulation que sur la côte. Il part à 7h du matin et nous devons y arriver à l’avance. La seule solution est de ne pas avoir à replier une tente le matin. Nous comprenons bien vite que nous aurons du mal à trouver directement en demandant aux locaux car l’accueil n’est pas des plus sympa… Nous cherchons donc sur Airbnb et trouvons facilement un petit appartement pour la nuit. Nous allons ensuite voir les belles arènes de Pula avant de rejoindre l’appartement, bien perché sur les hauteurs de Pula (mais l’avantage c’est que demain, ça va descendre).

Mercredi 27 juin, le réveil sonne à 5h. Aie, ça pique ! Nous préparons les vélos et portons les enfants au dernier moment. Soline n’a pas le réveil facile, les voisins ont dû le comprendre, mais nous partons rapidement. Une fois sur la route, les enfants sont contents d’aller prendre le bateau.

Nous accrochons les vélos au bastingage et nous nous installons à l’intérieur du bateau. Après une petite heure de navigation, ça commence à tanguer méchamment… Tic et Tac sont malmenés et Tac finit par tomber. Au premier arrêt, nous pouvons vérifier qu’il n’y a pas de casse et l’attacher un peu mieux. Nous arrivons à Mali Losinj à 10h30, contents de retrouver la terre ferme. Pas de malades, ouf, mais il était temps de descendre.

La première chose qui nous marque à notre arrivée sur l’île, c’est un vent très impressionnant ! Les vagues sont énormes !. Malgré le vent qui ne nous aide pas, la route sera tout de même très belle, avec des passages bien abrités du vent, un dénivelé pas trop conséquent et surtout des paysages sublimes et une eau turquoise..

Le soir, nous dormons au camping d’Osor, un joli petit village. Les enfants admirerons le pont d’Osor qui relie les 2 parties de l’île. Ce pont pivote pour laisser passer les bateaux 2x par jour, grâce à une manivelle tournée à la main. Ils auront la chance de le voir à 17 heures et ils en redemanderont le lendemain à 9 heures.

Le 28 juin, nous quittons Osor en direction de Cres, dans le but de prendre ensuite un bateau pour Krk.

Autant la journée de la veille était assez agréable, autant celle ci sera longue et pénible ! Le début monte longtemps et dans cette côte à 7%, un camion me fait une énorme frayeur. Il nous double au moment où il croise un autre camion, alors qu’il n’y a absolument pas la place. Heureusement, je serai avertie par le klaxonnement du camion en face et j’aurai le temps de m’arrêter sans être percutée. J’ai eu très peur, je repars en panique jusqu’à Damien qui avait pris de l’avance. Il décide donc de rester derrière moi tout le reste du trajet et se met au milieu quand il voit une voiture approcher rapidement pour la faire ralentir, avant de se rabattre pour laisser passer. La seule solution pour les faire ralentir ! Et ça ne fonctionne pas à tous les coups.

Depuis le début, les croates ne montrent aucun respect envers les cyclistes. Le principe de base c’est qu’ils ne ralentissent pas, ne s’écartent pas et qu’ils passent quoi qu’il arrive, sans se soucier de savoir s’il y a assez de place ! Donc si on est bien à droite, ben ils passent, voiture en face ou pas et à très vive allure. Les seules voitures qui ralentissent, ce sont les Slovènes (irréprochables là dessus) et quelques Allemands. Une ou deux exceptions chez les Croates quand même… On avait choisi les îles pour avoir moins de circulation… En effet c’est le cas mais ce n’est pas moins dangereux pour autant et en plus nous n’avons aucun itinéraire secondaire praticable à vélo.

Ce sera la goutte d’eau qui fera déborder le vase… Nous ne prenons pas de plaisir à voyager en Croatie et d’après les Pigeons Voyageurs qui sont devant à 2 étapes, cela ne s’arrange pas. Le pays est trop touristique et cela nous empêche d’aller à la rencontre des locaux qui, sur la côte, ne sont pas forcément sympas. Les campings sont tous d’énormes 4 étoiles pas adaptés à notre budget et notre mode de voyage. Bref, un joli pays mais pas à faire à vélo pour nous !

Alors que nous cherchons la solution pour écourter le séjour croate, nos amis les Pigeons Voyageurs nous expliquent qu’ils sont sur l’île de Pag dans le but de rejoindre Zadar et écourter aussi leur séjour en Croatie. Nous avons les mêmes ressentis !

Nous continuons donc tant bien que mal jusqu’à Cres, enchaînant les montées à 7, 8, 9 puis 10 %, sans vue car au milieu de la forêt mais avec de jolis murs en pierre sèche et des airs de Larzac. Tout passe sur le vélo mais nous réalisons un nouveau record de “non-vitesse” (3,4 km/h). La seule récompense, la descente sur Cres avec une jolie vue sur la ville. Nous arrivons finalement à l’immense camping de Cres, cher mais dont les jeux feront le bonheur des enfants.

Vendredi 29 juin, l’école des enfants fête carnaval. Les enfants se déguisent aussi en pensant à leurs copains et nous avons sur le vélo une petite reine des neiges et un Ninjago.

Après avoir étudié toutes les solutions, nous décidons de rejoindre Zadar aussi. C’est une bonne solution qui peut nous permettre d’aller à Plitvice en bus et rejoindre ensuite Dubrovnik. Nous y serons donc ce soir et les Pigeons Voyageurs le lendemain.

La seule solution est de retourner en bus jusqu’à Mali Losinj. Nous allons donc faire en sens inverse les étapes des 2 derniers jours… en seulement 1 heure ! Ici, ce sont les chauffeurs qui décident si nous pouvons monter ou pas avec nos vélos, en fonction du monde et de la place en soute. Nous attendons donc avec un peu d’appréhension, en préparant soigneusement les bagages et les vélos pour qu’ils prennent moins de place possible et préparons notre plus beau sourire, ainsi que celui des enfants… Et le chauffeur accepte 🙂

Arrivés à Mali Losinj, nous allons acheter les billets pour le ferry de 16h30 et là, long moment de doute car la personne nous indique que le site internet bloque et qu’elle ne peut pas nous les vendre. Elle appelle plusieurs fois à Zadar mais il est apparemment difficile de savoir si c’est possible ou pas. Une autre personne se trouve dans le même cas que nous mais pour sa voiture. Nous nous faisons un petit resto en attendant la réponse (sur cette ile, les magasins sont fermés de 12h à 18h !). Finalement à 15h00 c’est le dénouement, c’est bon, nous pouvons prendre le ferry.

Le trajet en bateau est très long. 100 petits kilomètres à parcourir en plus de 6h car il fait de nombreux arrêts avec montée et descente de voitures. Mais le trajet est agréable, nous profitons d’abord du pont et de la jolie vue puis ensuite du confort des sièges à l’intérieur pour regarder un dessin animé. Durant le trajet, nous apprenons que nos amis les Pigeons Voyageurs ont finit en bus jusqu’à Zadar, n’en pouvant plus de la circulation et de la dangerosité des routes. Nous les rejoignons vers 23h dans un appartement Airbnb loué pour quelques jours. L’appartement est immense et nous sommes contents de retrouver du confort. Un frigo, un congélateur, une vraie cuisine, un vrai lit, des toilettes juste à côté, une machine à laver… Ca faisait longtemps (2 mois) 😀 Et en plus, en le prenant à 7, ça nous revient moins cher que le camping !

Le 30 juin, nous profitons d’une bonne journée de repos. La machine à laver tourne à plein rendement (on en profite pour laver les duvets, affaires de pluie,…) et nous profitons du confort de l’appartement. Damien et Hugo en profitent aussi pour aller chez le coiffeur mais essuient d’abord plusieurs refus de coiffeurs qui ne veulent pas coiffer les touristes.

L’après-midi, ils profitent de la télé un peu capricieuse de l’appartement pour regarder jouer la France en huitième de finale de la coupe du monde.

Le soir, nous partons voir un concert au centre ville mais il est terminé lorsque nous arrivons. Nous passons voir le salut au soleil, une oeuvre solaire lumineuse.

Le dimanche 1er juillet, nous faisons la première grasse matinée depuis le début de notre voyage. Nous passons ensuite une partie de la journée à chercher les renseignements pour aller de Zadar à Dubrovnik. Bus, train, bateau, location de voiture ? Il n’y a pas de train ni de bateau possible de Zadar à Dubrovnik. Et les locations de voitures sont hors de prix. Les transports en Croatie ne sont pas comme en France. Le moyen le plus utilisé en Croatie est le bus mais en plein saison, ils sont pris d’assaut par les touristes. Nous avons le choix entre celui de 6h du matin, qui arrive vers 16h ou celui de 22h45 mais il faut un peu de chance car il arrive de Zagreb et est souvent bien complet. On nous fait bien comprendre que ceux de 10h ou 13h seront complets… Comme le chauffeur est le seul à pouvoir décider si on monte ou pas avec les vélos, nous stressons …

Nous visitons ensuite un peu la ville de Zadar et allons écouter les orgues marines, un instrument dont le son se fait au rythme des vagues. Nous serons aussi mis dehors de la terrasse d’un café en soirée car la Croatie joue ce soir et les touristes ne sont donc plus les bienvenus… terrasses réservées aux Croates …

Au retour, Hugo perd une 3ème dent. Nous avons définitivement un bel édenté pour toutes les photos 😀
Demain, nous aurons une grosse journée anthologique avec les lacs de Plitvice, la tentative de bus de nuit vers Dubrovnic … mais ce sera pour la semaine prochaine !

4 réponses

  1. Debeaussart dit :

    Très belle article…. Vous nous faite rêver !

  2. Benoit et Steph BROUSSEY dit :

    Salut !
    Du coup, la Croatie nous fait moins réver…Surtout en forte saison…On essaiera peut être plus quand il y a moins de monde (histoire de profiter des terrasses ! 😉 ) En tout cas, belle prose !
    Bonne continuation !

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